C’est une inquiétude récurrente des parents qui recourent à la fécondation in vitro (FIV). Mais cette étude de long terme suédoise pourra les rassurer. Ses résultats, présentés dans l’édition du 3 juillet du JAMA concluent à l’absence d’augmentation significative du risque d’autisme ou de faible Q.I. chez les enfants nés après un traitement de l’infertilité.
Les chercheurs de l’Institute of Psychiatry du King College de Londres, soutenus par l’Association Autism Speaks ont rapproché, via une étude de cohorte prospective et l’étude des dossiers de plus de 2,5 millions de bébés nés en Suède entre 1982 et 2007, la méthode de conception et le risque de développer l’autisme ou de « retard mental » chez l’enfant, défini comme un QI <70 (vs un Q.I. moyen = 100). En Suède, lieu de l’étude, les nourrissons et les enfants d’âge préscolaire sont régulièrement évalués, par un examen médical de routine et de développement. À l’âge de 4 ans, tous les enfants sont soumis à une évaluation obligatoire du développement de leur motricité, du langage et du développement cognitif et social. Les enfants ayant un trouble du développement sont revus pour une évaluation plus approfondie par une équipe spécialisée. Les chercheurs ont utilisé les données de ces évaluations et ont également pris en compte les facteurs de confusion possibles, comme les antécédents psychiatriques des parents ou la prématurité.
30.959 enfants soit 1,2% avaient été conçus par fécondation in vitro. Ceux-ci ont été suivis pendant une durée moyenne de 10 ans. L’analyse conclut à,
· l’absence d’augmentation statistiquement significative du risque d’autisme chez les enfants conçus fécondation in vitro (FIV), quelle que soit la méthode utilisée, FIV ou ICSI.
· Cependant, il apparait, une augmentation statistiquement significative du risque de retard mental, mais cette augmentation reste faible.
· L’incidence d’un retard mental en cas de FIV atteint en effet 46,3 pour 100.000 naissances vs 39,8 pour 100.000 naissances en cas de conception naturelle. Soit une différence de seulement 6,5 cas pour 100.000 naissances.
· Lorsque l’analyse est limitée aux naissances simples, le risque accru de retard mental disparaît.
· En revanche, il y a des différences statistiquement significatives dans le risque de développer l’autisme ou de présenter un retard mental, selon les techniques de fécondation in vitro spécifiques utilisées (ICSI > FIV sans ICSI).
Les chercheurs concluent donc à l’absence d’augmentation significative du risque d’autisme ou de faible Q.I., en moyenne, chez les enfants nés par FIV. Dans certains cas, comme avec l’ICSI, il y a en effet un petit risque accru, mais la prévalence de ces troubles reste minime.
Source: JAMA online July 3 2013 doi:10.1001/jama.2013.7222Autism and Mental Retardation Among Offspring Born After In Vitro Fertilization
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