On sait déjà que le jeu vidéo est un moyen efficace de faire de la publicité. Mais une console est-elle également conçue comme telle ? C’est visiblement ce que révèle une interview des membres de la division publicité chez Xbox Live.
En visite dans les locaux de chez Xbox Live, un journaliste du site SickTwiddler a pu en apprendre un peu plus sur la conception de la dernière machine de Microsoft. La Xbox One a permis d’appliquer les leçons marketing apprises avec la 360, et ainsi modifier leur OS en conséquence. Plus dérangeant, le directeur artistique et le concepteur d’interface ont admis que le nouveau Kinect n’était pas un ajout nécessaire aux productions AAA qui sortiront sur la console.
« Beaucoup de personnes utilisent les commandes vocales de Kinect pour le dashboard et quelques jeux. J’ai joué à Mass Effect et Dragon Age et c’est génial, c’est incroyable. [...] Mais d’un autre côté, j’ai essayé de jouer à Forza 4 avec Kinect, en étant assis pendant une demi-heure en faisant ça (il tend les bras et mime l’utilisation d’un volant), et c’est débile. Il faut s’en tenir à la manette et y jouer convenablement. »
Une franchise bienvenue de la part des employés, contrebalancée par un raisonnement qui plaira moins aux gamers. Kinect 2 serait cette fois un véritable allié pour les publicitaires :
« Avec la Xbox One, la technologie et Kinect ont fait de gros progrès, du coup, la reconnaissance vocale et la façon dont on parle à sa Xbox, et la transition entre le jeu et la TV sont beaucoup plus fluides, et nous espérons pouvoir reproduire ça avec la publicité que nous faisons. »
L’ensemble ressemblerait beaucoup à des campagnes publicitaires déjà présentes sur Xbox 360 : les NuAds (pour Natural Interface Ads). Ces opérations, qui connurent un grand succès « transforment la publicité passive de la télé en quelque chose d’interactif, de concret, redéfinissant la relation entre les consommateurs et les marques avec de fantastiques nouvelles opportunités publicitaires » déclarait un membre du staff.
Mais Microsoft tient à rassurer ses futurs clients, et affirme qu’il ne veut pas que ses consommateurs soient victimes d’abus :
« Ça marche à deux niveaux. Il y a les producteurs de jeu qui utilisent une API différente, donc un ensemble de routine de programmation et de systèmes différents, et ils ont bien plus de contrôle sur tout ça, alors que du point de vue de la publicité, nous avons un ensemble de choses un peu plus limité, qui est conçu pour protéger l’utilisateur. La société est très investie dans la protection de l’utilisateur face à toute sorte d’abus, alors il y a certaines choses qu’on ne peut pas faire. «
La précision de ce second Kinect impressionne, et les publicitaires ne s’y sont pas trompés. On cite par exemple la possibilité d’analyser les différences de tailles des personnes devant l’écran, qui oriente tout de suite vers des produits familiaux. Mais la commande vocale est désormais de la partie. Un simple « Xbox, more » (ici, « Xbox, dis-m’en plus ») et la console se chargera d’aller chercher plus d’informations sur une publicité présente à l’écran.
Des promotions et coupons de réductions pourront être envoyés instantanément sur l’adresse mail de l’utilisateur. Vous pourrez également demander à votre Xbox One de programmer l’enregistrement d’une émission de télévision. Pas besoin d’avoir fait des études de marketing pour imaginer les milliers de possibilités que pourrait proposer le terminal. Fascinant… et effrayant à la fois.
Le problème, c’est que Microsoft semble affirmer que cette publicité « propre » est inhérente à la console :
« Sur Xbox, la pub fait partie de l’expérience, ce n’est pas quelque chose d’extérieur. La seule différence c’est que la publicité que nous avons est très petite et pas intrusive, du coup les gens ne sont pas conscients de cliquer sur les bannières parce qu’ils savent que ça fait partie de l’expérience globale du dashboard. Du coup les utilisateurs savent que c’est quelque chose qui, lorsqu’ils cliquent dessus, ne va pas leur balancer quelque chose de dingue ou de dangereux, comme sur le web. Tout ce qui atterrit ici, nous le créons. »
Des déclarations assez incroyables, alors que la communication de Microsoft est actuellement pointée du doigt.