Ce soir, mon contrat de travail se terminait. Invariablement au moment des départs professionnels, des sentiments antagonistes émergent en même temps : une folle joie à l’idée d’une liberté retrouvée, mais aussi de la tristesse, de cette tristesse que l’on ressent quand on casse les habitudes et qu’on sait que le lendemain ne sera pas identique à la veille. C’est vrai que j’ai attendu la fin avec impatience, pourtant à l’approche du moment fatidique, aujourd’hui, j’ai senti une douce nostalgie commencer à se glisser insidieusement, pendant que je finissais de préparer mes dossiers et que j’écrivais les mails d’au revoir.
Je ne sais pas si c’est de la chance ou si par nature j’aime les gens, mais en 15 ans de vie professionnelle - et ces 15 derniers mois ne font pas exception à la règle -, j’ai toujours travaillé avec des collègues formidables. Tous différents mais tous aussi attachants les uns que les autres.
J’ai un souvenir extraordinaire de mon pot de départ d’il y a deux ans, avant mon arrivée dans le Sud. 10 ans d’entreprise, des tas d’amis laissés derrière moi, un grand moment de partage arrosé bien après les heures de bureau, une chanson que j’avais écrite et chantée pour l’occasion, et beaucoup de larmes.
Ce soir aussi, même si je n’avais pas 10 ans d’historique, j’ai pleuré un peu devant ces visages que je ne reverrai pas demain matin. Parce qu’à chaque départ, je me dis que c’est un peu comme une famille qu’on quitte. On se côtoie quotidiennement pendant des heures et jour après jour, on travaille ensemble, mais on rit aussi, on partage, on se crée des souvenirs puis on s’attache.
Mais finalement ce soir, ce n’est pas ce sentiment qui domine : après avoir séché ces quelques larmes, j’ai bu à cette nouvelle étape de ma vie. Et je regarde déjà devant parce que les au revoir, ça ouvre aussi des portes, et c’est dans ces portes béantes que s’engouffrent les projets et les rêves d’avenir.
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