Réanimator d'après l'oeuvre de H.P. Lovecraft

Par Eparsa

Florent Calvez adapte l'une des plus célèbres nouvelles sur maître de Providence, H.P. Lovecraft, Herbet West, réanimateur de façon aussi magistrale que...viscérale!!
Massachusetts, 1910. Deux brillants étudiants en médecine développent un sérum capable de remettre “en service” la vie d’un organisme mort. Après des expérimentations concluantes sur des animaux, ils pillent morgues et cimetières en quête de cadavres. Les premiers essais sur un spécimen humain leur glacent le sang… mais pas assez pour freiner leur obsession macabre.
Florent Calvez, pourquoi avoir adapté cette nouvelle de H.P. Lovecraft ?
Comme beaucoup, j’ai rencontré Lovecraft par le jeu de rôle L’Appel de Cthulhu et c’est un auteur que je lis depuis mon adolescence. En fait, il s’agit de ma deuxième adaptation de Lovecraft (U-29, Éd. Akileos). Concernant Herbert West, j’ai d’abord découvert le film de Stuart Gordon, une comédie très “années 80” qui détourne l’histoire originale. Ce n’est qu’après que j’ai lu la nouvelle. L’histoire reprend la trame de Frankenstein, en l’inscrivant dans le XXe siècle, en durcissant le ton et en se débarrassant de toute décoration gothique, sans pour autant dénier quelques moments de poésie (macabre). C’est aussi une histoire avec des moments “gore”, un registre que l’on ne voit pas très souvent en bande dessinée, si ce n’est avec un ton ironique, référentiel ou second degré.
Comment présenteriez-vous le personnage d’Herbert West ?
Jeune médecin brillant, West développe (et applique) la théorie selon laquelle il est possible de réanimer un corps après sa mort. Il semble se désintéresser de tout ce qui est irrationnel, religieux, moral… Peu doué pour la vie en société, il se révèle froid, “clinique” et insensible. Mais, dans son obstination, il dérape, perd de vue son objectif de départ. L’acharnement finit par l’aveugler.
S’agit-il d’une adaptation fidèle de l’oeuvre originale ?
Je suis resté proche de la nouvelle, tout en nourrissant le personnage du narrateur. De plus, l’oeuvre originale a été construite sous forme de feuilleton et j’ai conservé les mêmes six segments, en y ajoutant quelques retours au présent. Surtout, j’ai voulu jouer avec ce qui est montré et ce qui est dévoilé en débutant avec un hors champ jusqu’à un spectacle disons plus “frontal” ; cela passe par le découpage, mais aussi par l’ajout d’une couleur supplémentaire au monochrome de base. J’ai également adopté un style “jeté”, hachuré, nerveux pour retranscrire la tension du récit. Enfin, j’ai élaboré une conclusion plus “personnelle”.
Avez-vous d’autres projets d’adaptation d’oeuvres de Lovecraft ?
Chut ! Cthulhu dort…
Auteur: Florent Calvez, H-P Lovecraft - Editeur : Delcourt