- que 83% des fichiers de police contrôlés par la Cnil, commission nationale de l’informatique et des libertés, comportent des informations inexactes. Ah bravo la police ! Si on additionne les deux fichiers de police Stic et Judex, on compte aujourd’hui 10 millions de fiches concernant 9 millions de citoyens, ce qui fait un bon gros nombre de fiches individuelles erronées ! Vous y êtes peut-être répertoriés, faute de frappe ou non. Un petit clic erreur pour y entrer, et des mois de galère pour en sortir. Comptez sur votre chance pour ne pas y être ! Mais si vous entendez frapper à votre porte demain à 6 heures, ne soyez pas trop surpris non plus ! Vaudrait-il mieux ne pas le savoir pour s’en porter mieux, ou le savoir pour s’en porter moins mal ?
- que le projet de limiter à trois mandats consécutifs la présence des parlementaires à l’Assemblée ne passera pas. Il faut dire que cette disposition aurait concerné beaucoup de monde, beaucoup de monde…dans l’hémicycle. Plus d’un tiers des députés sont actuellement dans leur troisième mandat. Et comme ils votent eux-mêmes les lois, ils n’appuieront pas sur la gâchette pour se tirer une balle dans le pied puisqu’on n’est jamais mieux servi que par son voisin de gauche ou de droite. Juste à noter, également, que 334 d’entre eux, soit 58%, cumulent la fonction de député avec un mandat exécutif local. Comment vont-ils se débrouiller pour s’en sortir, enfin surtout pour garder leurs privilèges ? Ils s’arrangeront, soyons-en sûrs, entre eux, et là, il n’y aura plus guère d’opposition entre les camps pendant un petit moment. Vaudrait-il mieux ne pas le savoir pour s’en porter mieux, ou le savoir pour s’en porter moins mal ?
- que selon le projet stratégique 2013-2018 de la Poste, document interne égaré dans les mains des journalistes, l’entreprise publique prévoit d’augmenter fortement ses tarifs dans le secteur du courrier au cours des cinq prochaines années. Ça ne va pas favoriser la vente des cartes postales ! La hausse dépasserait de 1% l’inflation en 2014 et 2015, de 3% en 2016, 2017 et 2018. Donc, si l’inflation atteint les 2% par an, les tarifs de la Poste progresseraient donc de 24% d’ici à 2018, et le timbre rouge, aujourd’hui facturé 0,63 €, coûterait ainsi 0,78 € en 2018. Les lettres d’amour vont devenir mail d’amour, à ce tarif, sauf si on se souvient que quand on aime on ne compte pas. Vaudrait-il mieux ne pas le savoir pour s’en porter mieux, ou le savoir pour s’en porter moins mal ?
Magazine Humeur
vendredi 5 juillet 2013