Et dès le week end qui s'annonce, vont descendre des milliers de vacanciers sur les plages de France et de Navarre pour se dorer la pilule...
Si je ne saurais donner de conseils en matière de maillots de bains et de crème solaire à acheter, je peux peut-être vous aiguiller dans le domaine que je maitrise le mieux, celui de la lecture...
On dit souvent que sous la chaleur du soleil (encore faut il qu'il veuille bien se montrer, le vilain), les polars sont le matériau idéal pour avoir son lot de fraicheur et de frissons.. Et du coup, et presque, depuis la nuit des temps, le roman policier et le sable fin font excellent ménage!!
Et en ce qui me concerne, dès mon adolescence, j'adorais lire des polars sur la plage, et notamment la collection complète des Agatha Christie sous mon parasol...
C'est ainsi que votre humble serviteur et son comparse, le désormais célèbre chroniqueur masqué, ont lu pour vous -et pour eux également-, trois polars bien agréables qui pourraient parfaitement accompagner votre été.
Ces trois polars, totalement différents par le sujet et leur traitement, ont deux point commun, celui d'être écrit par une femme, et d'être d'origine étrangère...et un troisième, celui d'être diablement efficace... ...la preuve en 3 chroniques :
A quoi reconnait-on un bon vieux polar à l’ancienne ? Il nous faut un détective privé au bord de la faillite, déprimé et encore amoureux de son ex-femme, une enquête tortueuse dans un milieu hostile, pleins de secrets enfouis et bien sure une, voir deux femmesfatales.
Le livre de Stef Penney est donc un bon vieux polar, l’action se déroule en Angleterre dans les années 80, au siècle dernier, vous savez l’époque ou l’on pouvait fumer dans les restaurants, ce que les protagonistes ne manquent pas de faire à longueur de temps.
Parce qu’il est moitié gitan par son père, Ray Lowell, détective privé encombré d’un passé douloureux est sollicité par un patriarche tzigane pour enquêter sur une disparition vieille de six ans. Notre détective va à la rencontre de la famille Janko sur laquelle plane une malédiction séculaire, une maladie étrange transmise par les femmes mais qui ne touche que les hommes du clan. Omerta, secrets de famille, superstitions, peur de l’autre, voila l’univers auquel Ray Lowell va être confronté. Un ado en manque de père et une gogo danseuse pour handicapés seront ses alliés.
Polar à l’ancienne parce que le rythme est lent, mais lent dans le bon sens du terme car comme Raymond Chandler ou David Goodis, Stef Penneyprend le temps de dérouler habilement son intrigue, de décrire les us et coutumes des gitans d’Angleterre : le peuple des invisibles et leurs difficultés à conserverleurs traditions dans un monde en perpétuel mouvement.
On aurait aimé voir ce roman adapter au cinéma par Truffaut, « tirez sur le pianiste » était tiré d’un roman de Goodis et l’ado rebelle pourrait être le petit frère d’Antoine Doinel le héros des « 400 coups » mais en 2013 pour adapter « le peuple des invisibles » il n’y aurait probablement qu’un Pedro Almodovar qui puisse tenter le coup.
Depuis le 11 septembre 2011, les esprits des états occidentaux sont plongés dans un climat de tension et même de paranioa collective, dû évidemment à la montée du terrorisme et à l’influence d’Al-Qaïda.
Ce thriller politique glaçial et parfois terriblement éprouvant, écrit par Alex Berg ( qui est en fait le pseudo de la romancière allemande Stéfanie Baumm) l'illustre ce phénomène de la façon la plus convaincante qui soit.
Le roman suit en effet les traces de Valérie Weyman, une avocate allemande apparemment rangée et hors de tout soupson, qui va se retrouver plongée dans une véritable descente aux enfers, lorsque la police allemande l'arrête à l'aéroport d'Hambourg, ville où se déroule un sommet contre l'armement et pour le climat. Au fil des interrogatoires, de plus en plus musclés, et alors qu'elle va perdre tous ses droits les plus basiques, l'avocate va se rendre compte petit à petit, qu'elle est susceptée d'être directement liée à Al-Qaïda. Il faut dire que l'agent de la CIA, qui l'interroge , étant impliquement et personnellement investi dans cette lutte ( il a perdu sa famille dans les attentats de 2001), et n'a pas forcément le recul nécessaire pour évaluer s'il fait ou non fausse route.
En avant-propos de l'ouvrage, une phrase : « Dans les États occidentaux industrialisés, les hommes politiques tentent de protéger la liberté en l’abrogeant » donne la couleur de l'ensemble de ce livre qui s'attache à nous démontrer sans jamais que cela soit démonstratif, les dérives de cette lutte contre le terrorisme.
Voilà donc une intrigue captivante, qui va nous plonger dans l'enfer des privations de liberté que peut entrainer cette lutte contre le terrorisme lorsqu'elle n'est pas totalement maitrisée.
Mené par une écriture haletante, tendue, coupante et laissant peu de répit au lecteur, cette Zone de Non droit est le thriller idéal pour cet été !
Patricia MacDonald est plus connue que les deux autres auteurs dont je viens de parler. C'est même une romancière trés célèbre dans son domaine, qui a écrit pas mal de best sellers très appréciés par ses fans, et elle est presque aussi célèbre que Mary Higgins Clark ou Patricia Higsmith...
De cet auteur, j'avais lu il y a plusieurs années, deux de ses grands succès, "La fille sans visage", et "J'ai épousé un inconnu", et j'avais apprécié l'efficacité de sa plume, et sa capacité à mener des intrigues parfaitement ficélées, même si parfois les ficelles en question étaient un peu épaisses...
Ici, dans son nouveau roman publié en avril dernier aux Editions Albin Michel, Patricia Mac Donald développe la thématique intarissable des secrets de famille souvent utilisée dans les polars. Suite au décès de ses parents, une jeune fille découvre que sa mère a donné naissance à une autre fille de manière secrète. Lorsqu'elle retrouve sa demi-soeur, celle-ci est en prison pour meurtre, et défend son innocence.
Les doutes, les peurs, les sentiments familiaux qu'elle croyait enfouis vont mener Alex à dépoussiérer son passé.
Bref, une enquête assez classique, mais solide de bout en bout, et avec des personnages attachants et crédibles.
"La sœur de l'ombre" est un thriller idéal pour la détente, et où le mélange entre suspense, romance et chronique familiale font ménage, jusqu'à la fin, surprenante à souhait.
Un bon Patricia Mac Donald qui nous fait étalage de tout le savoir faire de l'auteur...
Voilà donc trois idées de polar écrit par des femmes, mais qui peut plaire à tout le monde, sans détermination de sexe ni d' age!!!! Avec ceci, on ne pourra pas dire que vous n'êtes pas préparés pour cet été!!!