Bon d’accord, ce ne fut pas aujourd’hui mais hier ; ne m’en voulez pas (de toutes façons, c’est mieux de parler d’un Sauveur américain un 4 juillet).
Après 28 days later, Dawn of the Dead, I Am Legend et The Walking Dead, tout va plus vite : situation initiale, période d’incubation, pandémie et surtout sprints de nos chers amis les zombies. Suivant un peu le même chemin que Will, Brad va lui aussi à contre courant : oublions les citoyens lambda essayant de fuir et de survivre, la mode est aux anciens hauts fonctionnaires sûrement capables de sauver l’humanité, qui foncent droit dedans avec oh ! combien de courage.
Vous aurez saisi le brin d’ironie, mais j’en connais plus d’un(e) qui rêverait d’être marié(e) à un jeune papa/retraité athlétique qui peut aussi bien faire des pancakes qu’un garrot, amener les enfants à l’école, s’improviser biologiste virologue, tireur d’élite ou encore co-pilote d’un avion militaire. Alors pendant ce petit tour du monde en 80 heures (Philadelphie–Newark–milieu de l’Atlantique–Corée–Israël–Angleterre–Canada), rythmé par une série de courses poursuites et de périodes de répit, on se dit qu’on va passer un bon moment. Les lunettes, le pop-corn, le Coca, les zombies et le mari d’Angelina : tous les ingrédients sont là. Et pourtant…
Pourtant, on ressort de la salle un peu déçu(e) –ce qui n’est pas le cas avec Despicable Me 2, d’ailleurs. Monsieur étant un zombiephile confirmé, j’ai moi aussi pris goût au thème au fil des années ; j’ai compris qu’au-delà du suspense et du gore si divertissants, les zombies étaient souvent un bon prétexte des auteurs pour se débarrasser rapidement du superflu et explorer les recoins de la nature humaine, pour développer de véritables psychologies dans des personnages poussés à l’extrême. Qu’en fait, après avoir passé un bon moment tenu en haleine devant un écran ou des feuilles de papier, après avoir jugé la qualité des effets spéciaux ou du jeu des acteurs, de la trame ou du nouveau dessinateur, on peut être amené à se poser de vraies questions. Finalement, quand c’est bien mené, les histoires de zombies c’est un peu comme du Dostoïevski d’aujourd’hui. Si, si, c’est bien ce que j’ai dit.
Bref, après avoir consommé du Walking Dead –version TV puis BD et, plus récemment, en roman–, j’osais espérer un peu de substance derrière les effets spéciaux. Ben non. Les lecteurs de Max Brooks déplorent le niveau de cette adaptation, dont on ne tire, effectivement, pas grand chose… Dommage.
En tous cas, s’ils ne font pas trop la fête, aujourd’hui nos amis outre-Atlantique pourront se consoler grâce à AMC. Ici, il faudra encore patienter un peu.
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(Plus de détails et d’opinions sur Première, Le Monde ou encore Le Nouvel Obs… A vous de décider !)