« Le Tour, la plus grande course au monde ? » Depuis six jours qu’il a quitté Porto Vecchio, il ne s’est rien passé concernant le classement général (dans l’optique du podium final) et il est à craindre qu’il en soit ainsi jusqu’aux Pyrénées samedi. En souhaitant que le redoutable Port de Pailhères joue enfin le rôle qu’on attend de lui.
Un schéma désormais classique de ces débuts de Tour auxquels il est difficile d’échapper. La nervosité des premiers jours, des maillots à conquérir, des obstacles de plus en plus nombreux devant les coureurs : la route du Tour n’est jamais un fleuve tranquille. Cela fait partie des risques inhérents à la compétition cycliste. Mais quand les véritables opportunités se présentent, il n’y a personne pour prendre l’initiative. Comme entre Aix-en-Provence et Montpellier, dans la traversée de la Camargue, en plein mistral. Une belle occasion ratée, comme l’a justement relevé Bernard Hinault, passé maître à son époque dans l’art de créer ces fameuses bordures qui mettaient le bazar dans le peloton pendant de nombreux kilomètres. Faut-il aussi en arriver à regretter le diabolique Armstrong qui n’hésitait jamais à sollliciter ses US Postal, voire ses Discovery, pour mettre ses adversaires (Contador s’en souvient encore) dans ses petits souliers ?
Tempi passati. Désormais on roule, on roule, on roule. Les directeurs sportifs manquent de finesse et n’ont plus cet esprit d’initiative et cette roublardise qui ont forgé la réputation des anciens. La preuve ? Les étapes sont agitées mais il ne se passe pratiquement rien ! Sauf à voir le maillot jaune passer des épaules de l’Australien Simon Gerrans sur celles de l’inattendu Sud-Africain Daryl Impey ! Un avant-goût de l’avènement du cyclisme anglo-saxon élargi, en attendant la prise de pouvoir du Kenyan Froome ?
Bertrand Duboux