Présentation :
Derrière la Thaïlande du sourire, des plages et des massages, il existe une Thaïlande noire, violente, où la drogue est répandue et l’emprisonnement aisé. La corruption y est reine et les tensions religieuses embrasent des régions entières. Dans ces provinces, l’armée a pour mission d’étouffer la montée d’un islam jugé inférieur par les dirigeants majoritairement bouddhistes, une mission qui, en quelques années, a causé des milliers de morts… Le narrateur de ce roman, un Français, vit à Bangkok où il dirige une société de retouches photographiques. Chaque jour, il manipule des photos publicitaires mais également politiques, donc sensibles. Alors qu’il se retrouve plongé, en raison de son métier, dans la violence du pays, un drame intime, survenu pendant son enfance, resurgit vingt ans après et mêle une vengeance personnelle à la noirceur de Bangkok. Un grand roman, furieux et captivant, qui s’éloigne des cartes postales pour mieux sonder les mensonges d’un pays et nous entraîner sur les chemins détournés de la vérité.
Mon avis :
Ce roman se lit comme un polar. On ne s’ennuie pas un seul instant. L’écriture est fluide et rythmée. On voyage en marge de la Thaïlande des catalogues de vacances… Dans un pays ou les Thaïlandais et les Farangs se côtoient. Les digues sautent… mais pas uniquement sous la poussée des eaux. Un roman percutant, puissant, actuel, dérangeant, sans complaisance…
p. 144 : Kalataesa. Connaître sa place. Un des préceptes les plus importants de la société thaïlandaise : savoir où l’on est, soi, en tant qu’individu doté de limites nettes, mais surtout connaître sa place par rapport aux autres. Le corps social comme une immense pieuvre formée par les millions de consciences individuelles, les millions de réponses instinctives à la question de la « place ».
La nuit pacifique de Pierre Stasse. Éditions Flammarion
Date de parution : 02/01/2013