MasterCard, qui avait déjà cédé, en 2011, aux charmes des APIs (interfaces de programmation applicative), passe logiquement à cette étape suivante, en lançant son défi "MasterCard N>XT" à Toronto (Canada), en septembre prochain. Co-organisé avec l'opérateur de télécommunications Rogers et la banque CIBC, l'événement sera consacré à la création de solutions innovantes en matière de paiement via le téléphone mobile.
Les candidats, réunis en équipes, devront donc, l'espace d'un week-end, concevoir une application originale, exploitant les outils mis à leur disposition par MasterCard (un accès aux APIs – dont la couverture de services a considérablement évolué depuis 2011 – et les équipements matériels nécessaires pour leurs tests, notamment, peut-on supposer, des terminaux de paiement), puis décliner celle-ci en un prototype opérationnel dont il feront finalement la démonstration en fin de session.
En réalité, ce sont 2 compétitions qui sont prévues : l'une pour les professionnels et l'autre pour les étudiants. Chacune d'elles sera dotée d'un prix de 10 000 dollars, distribué au vainqueur qui sera désigné par un jury représentant les sponsors, tandis qu'un troisième prix, du même montant, sera attribué (dans les 30 jours suivants) par les votes du public. Outre ces récompenses financières, les organisateurs font (classiquement) miroiter aux participants la possibilité de mettre en valeur leurs talents.
Pour MasterCard, l'enjeu de ce hackathon est peut-être d'impulser une nouvelle dynamique à ses APIs qui ne semblent pas rencontrer un succès phénoménal (un seul cas de mise en œuvre a connu un peu de résonance médiatique). Il faut dire que l'utilisation en est handicapée par des exigences préalables (en particulier d'ordre administratif) pouvant facilement rebuter les développeurs. Dans ce contexte, il peut effectivement être utile de donner de la visibilité à l'offre et d'en démontrer concrètement la valeur.
Plus généralement, la démarche d'innovation ouverte de Mastercard autour du paiement sur mobile est aussi une tentative intelligente de surmonter les difficultés rencontrées sur le marché avec les technologies sans contact (NFC) : les acteurs traditionnels du secteur s'évertuant depuis plusieurs années à imposer leurs solutions sans y parvenir, il n'y a rien à perdre à demander à des nouveaux venus d'apporter une vision nouvelle sur le sujet...
[1] Si je parle ici de mode pour les hackathons, c'est qu'on voit aujourd'hui des entreprises se lancer dans cet exercice périlleux sans toujours bien en maîtriser les délicats mécanismes. De ce fait, les désillusions se multiplient, conduisant même quelques pessimistes à annoncer la mort prochaine du concept, alors qu'il faudrait avant tout bien comprendre que toutes les techniques d'innovation ne conviennent pas à toutes les entreprises (et à leur culture) et que les approches standardisées sont presque systématiquement voués à l'échec.