Cette nouvelle assez ingénue et un peu mièvre est suivie d’une autre, plus longue, plus complexe, et à mon avis plus intéressante, intitulée La scarlatine. Un jeune homme de dix-sept ans, Bertold Berger, vient à Vienne pour commencer ses études de médecine. C’est la première fois qu’il quitte sa famille, et en particulier sa sœur dont il est très proche, et qu’il doit affronter la solitude d’une grande ville. Il rencontre son voisin de palier, Schramek, étudiant comme lui, mais de cinq ans plus âgé, qui le prend en amitié mais le considère comme un gamin, ce qui blesse et tourmente beaucoup le jeune homme. Dans les semaines qui suivent, Berger redouble d’efforts pur réussir son passage dans la vie adulte mais ses tentatives se soldent par des échecs et il s’enfonce dans l’amertume et la solitude, cessant même de suivre ses études, jusqu’au jour où il est amené par sa logeuse au chevet de sa petite fille atteinte de la scarlatine, ce qui réveille sa vocation médicale, son sens des responsabilités, et son goût de vivre …
Ces deux œuvres de jeunesse de Zweig sont des réflexions psychologiques assez fines, on sent tout de même très nettement l’influence romantique car les passages lyriques sont nombreux – surtout dans Printemps au Prater.
La scarlatine est une oeuvre touchante, même si le personnage principal a un aspect un peu désuet, et j’en conseille la lecture.