Titre original : Independence Day
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Roland Emmerich
Distribution : Will Smith, Jeff Goldblum, Bill Pullman, Mary McDonnell, Vivica A. Fox, Judd Hirsch, Robert Loggia, Randy Quaid, Margaret Colin, Harry Connick Jr., Adam Baldwin…
Genre : Fantastique/Catastrophe/Action/Science-Fiction
Date de sortie : 2 octobre 1996
Le Pitch :
Les extraterrestres débarquent. Aux commandes d’immenses vaisseaux, ils prennent place au-dessus des grandes métropoles mondiales. Alors que personne n’est en mesure d’affirmer que les petits hommes verts viennent en paix, un informaticien décrypte un signal provenant des embarcations spatiales. Un signal en forme de compte à rebours, qui n’annonce rien de bon…
La Critique :
Que se passerait-il si les aliens décidaient de réduire l’espèce humaine à néant ? L’Oncle Sam s’y opposerait bien sûr ! Le Président des États-Unis lui-même prendrait part au combat et la résistance s’organiserait autour d’un ancien pilote de l’armée alcoolique et d’un as du manche, beau gosse et concerné, mais suffisamment nonchalant pour avoir l’air cool. Devant ce déploiement spectaculaire de bravoure assorti à une puissance de feu considérable et à un courage exemplaire, les aliens n’auraient alors d’autre choix que de détaler vite fait bien fait et de retourner dans leurs pénates panser leurs plaies.
En bon bourrin, le réalisateur allemand Roland Emmerich, plus américain que les américains, fait ici une des démonstrations de force les moins fines des années 90. Pas fine mais jubilatoire tant le film a, malgré ses défauts, révolutionné en son temps le petit monde des blockbusters, notamment grâce à des effets-spéciaux ingénieux, qui aujourd’hui encore tiennent remarquablement bien la route.
On le sait, tout le monde (ou presque) aime les feux d’artifice et le 4 juillet, jour de la Fête de l’Indépendance américaine, les feux d’artifice sont de bon ton. Pour honorer cette belle tradition, Emmerich a mis les bouchées doubles et détruit tout ce qui passe à la portée de son objectif. Les aliens déboulent à bord de grosses soucoupes volantes et atomisent le décors, de la Maison Blanche, aux grands immeubles qui pullulent dans les métropoles américaines. Rien ne résiste à leur rayon laser et le chaos fait son œuvre tandis qu’une poignée de petits malins et de militaires super burnés organisent la contre-attaque.
Et donc ce qui s’ensuit est conforme à l’apocalypse selon Emmerich. Celle qui vient de l’espace, au-delà des étoiles et qui fédère les survivants. Bourrin, Independence Day l’est peut-être pour le meilleur quand il explose tout dans un déluge de flamme, mais il l’est aussi dans ses personnages. Des personnages en forme de clichés sur pattes qui jamais ne prennent des décisions non conformes à leur statut pré-établi selon des règles bien précises. Dans cette logique, telle est la répartition des rôles : Will Smith est le héros vertueux au sourire ultra brite, Bill Pullman, le Président qui n’hésite pas à se retrousser les manches, Randy Quaid, l’ancien combattant du Vietnam, porté sur la bouteille, mais toujours prêt à se montrer héroïque et Jeff Goldblum le mec plus futé que les autres, qui détient la formule magique pour botter le cul aux aliens. Tous tiennent bon leur position et les vaches sont bien gardées. Rien ne dépasse et aucune surprise ne vient troubler cet ordre établi.
Toujours plus loin, toujours plus fort, telle est la devise d’un cinéaste pas franchement porté sur la demi-mesure. On se dit que non, franchement, le Président ne peux pas être aussi caricatural, mais pourtant si. Independence Day pose un modèle extrême de divertissement patriotique qui fait toujours office de mètre-étalon. Jamais nuancé, le film est on ne peut plus simple et se concentre de manière bilatérale sur le spectacle pyrotechnique et sur la trajectoire prévisible d’espèces de G.I. Joe avant l’heure.
Long-métrage en forme de cadeau pour la Fête Nationale, Independence Day ne se prive pas de verser dans l’outrance et au fond, c’est ce côté qui lui confère la majeure partie de la sympathie qu’il peut susciter. Difficile de détester un film qui se prend autant au sérieux. Facile par contre d’en rire. Malgré lui, Emmerich, à force de clichés féroces et d’énormités flagrantes, livre un show total. Un film beauf et explosif. Une remise à jour de La Guerre des Mondes d’H.G. Wells qui replace l’Amérique dans son rôle de sauveur, en évoquant quelques-unes des thématiques les plus chauvines que l’on puisse trouver : le fantôme du Vietnam, le rôle du Président, la valeur de l’armée…
Qui aime bien châtie bien dit l’adage. Roland Emmerich aime l’Amérique. À tel point qu’il a passé la majorité de sa carrière à la détruire de long en large. Independence Day marque le début de ce festival de destruction massive.
Quelque-part, alors que sa carrière n’en est qu’à ses débuts, Michael Bay prend des notes…
@ Gilles Rolland