Le samedi 22 juin, j'ai rendez-vous pour la deuxième soirée de Vanilla Fudge au
BB King Blues Club sur la 42ème Rue à New-York au avec de véritables légendes oubliées du rock psychédélique .
Mark Stein a inventé le style et le son popularisé ensuite par Jon Lord à la grande époque de Deep Purple.
Un jour de 1965, un peu par hasard ,qu'il jammait avec des copains il pousse un Hammond au delà de la limite de saturation et en obtient ce son saturé qui fera par la suite la gloire des premiers groupes Hard-Rock (Deep Purple, Steppenwolf , Uriah Heep , Argent, Kansas ...) et progressifs (ELP , Collegium Musicum , Birth Control, Earth&Fire ...) . Jon Lord a toujours déclaré que Mark Stein a été sa principale source d’inspiration, et quand on connaît l'influence de Jon Lord sur plusieurs générations d’organistes, on peut mesurer l'importance capitale de Mark Stein dans l'histoire du rock. Mark Stein a formé avec Tim Bogert et Vince Martell, The Pidgeons , devenu Vanilla Fudge à l'arrivée de Carmine Appice.
Bref, j'avais rendez-vous avec deux légendes, trois si on compte Vince Martell , autre membre original de Vanilla Fudge , dont la carrière après le premier split du groupe en 1970 est restée plus discrète. Pour compléter le tableau il manque Tim Bogert , qui a annoncé qu'il arrêtait définitivement de faire de la musique , et qui est remplacé depuis quelques années par l'excellent Pete Bremy.
Bref, ce sont des musiciens d'exception qui vont donner un show parfait avec un son impeccable.
Ils ouvrent avec quasi l'intégrale du premier album de Vanilla Fudge , soit "Ticket to ride" , "People get ready" de Curtis Mayfield , "She's not there" ou Mark Stein étale un solo aussi
impressionnant que Rod Argent une semaine plus tôt à Central Park , "Bang Bang" dédiée à leur vieil ami Sonny Bono, "Take me for a little while" et "Eleonor Ridgy". Toutes des
Les connaisseurs auront noté que le groupe n'a pas encore joué "You keep me hanging on“. Comme le dit Mark Stein, celle-là on vous le réserve pour plus tard.
Et d'enchaîner avec des extraits de leurs autres albums , une reprise très efficace de "You cant't do that" (Bonus sur "The Beat goes on") , "Season of the witch" (de Donovan , sur "Renaissance") , "Shotgun" (sur "Near the beginning") , bien sûr "You keep me hanging on" qui reste leur plus grand succès , et finalement une version "purplienne" du Zeppelinien "Dazed and confused" , après avoir signalé que Led Zeppelin a fait sa première tournée américaine comme support act de Vanilla Fudge et que de cette période est née une admiration mutuelle .
En 2007 ils ont d’ailleurs enregistré tout un album de reprises de Led Zeppelin bien sympathique.
A noter qu'avant Led Zeppelin c'est avec Jimi Hendrix qu'ils avaient eu l'occasion de tourner, et Vince Martell avait également noué de véritables relations amicales, concrétisées bien plus tard dans un album hommage au maître de la Stratocaster.
Nous avons croisé après le show Juma Sultan , percussionniste de Jimi Hendrix à Woodstock , et qui est toujours un ami très proche de Vince Martell.
Bref, une soirée en tout point exceptionnelle , ponctuée par une séance de dédicace et des échanges très sympathiques avec les 4 membres , dont Carmine Appice qui m'apostrophe quand il entend que je suis aussi organiste en me demandant si honnêtement je connais un organiste aussi époustouflant dans le style que Mark Stein , et Mark Stein qui déclare que Jon Lord , avec tout le respect qu'il voue à sa mémoire , a copié tous ses "trucs" , ou Vince Martell qui me demande de leur trouver un endroit pour jouer en Belgique (ce qui ne devrait pas poser de problème vu que Carmine Appice et Pete Bremy étaient avec Cactus au Spirit of 66 il y a 3 mois).
Bref un immense respect pour Vanilla Fudge et une dernière soirée réussie à New-York.
Simon Rigot