Ils appellent cela des « bourgeons de foie » et ce sont de minuscules amas résultant d’une culture, en laboratoire, de cellules du foie humaines dérivées de cellules souches, mélangées avec des cellules de cordon ombilical et des cellules issues de la mœlle osseuse. A partir de là, ces chercheurs japonais parviennent à fabriquer un mini-foie en 3D de 4 à 5 mm de diamètre qui, transplanté chez la souris, s’intègre au réseau sanguin pré-existant et semble fonctionnel. Cette prouesse technique décrite dans la revue Nature du 3 juillet, si confirmée, représenterait une avancée exceptionnelle dans la production d’organes artificiels pour les transplantations.
Malgré de nombreuses tentatives, aucune autre équipe n’était jamais parvenue à générer un organe vascularisé en 3 D tel que le foie. Des chercheurs de cette même équipe avaient déjà présentéleurs avancées lors du 10è Congrès annuel de l’International Society for Stem Cells Research au Japon, en juin 2012. Le professeur Hideki Taniguchi, directeur de la recherche, avait alors annoncé avoir transplanté avec succès des souches pluripotentes induites (iPSCs) dans la tête d’une souris pour bénéficier du flux sanguin particulier vers le cerveau. Ces cellules se seraient ensuite développées en un minuscule foie humain, de 5 mm, mais…fonctionnel.
Ici, les chercheurs sont parvenus à générer un foie humain vascularisé fonctionnel à partir de 3 types de cellules et par transplantation de bourgeons de foie créés in vitro (iPSC-lbs- liver buds). Le mélange commence par « s’agglutiner » comme « enroulé par des fils invisibles », « s’organisant en un bourgeon de foie ». Ces mini-foies, une fois transplantés chez la souris se comportent comme des foies humains, explique l’auteur principal, Takanori Takebe de la Yokohama City University (Japon).
Ces bourgeons qui ressemblent à un foie rudimentaire réagissent normalement à certaines protéines et médicaments, comme le font des cellules de foie prélevées sur l’Homme et les cellules hépatiques dérivées de cellules iPS. Ces bourgeons pourraient même sauver des souris dotées de foies endommagés : Lorsque les bourgeons sont transplantés sur les souris, 90% survivent à 1 mois vs 20% des souris non greffées.
Si ces résultats étaient confirmés, ils représenteraient une avancée exceptionnelle dans la production d’organes artificiels pour les transplantations. La grave pénurie de dons d’organes souligne en effet le besoin de pouvoir générer des organes à partir de cellules souches pluripotentes humaines induites, écrivent les auteurs.
Source: Nature doi:10.1038/nature12271 online 03 July 2013Vascularized and functional human liver from an iPSC-derived organ bud transplant(Visuel@ T. Takebe et al / Nature 2013 : « Bourgeons de foie transplanté chez des souris formant des vaisseaux sanguins (vert) qui se lient aux vaisseaux sanguins des animaux. Ces bourgeons se forment après que les chercheurs aient mélangent des cellules du foie cultivées en laboratoire avec des cellules de sang de cordon ombilical (rouge) », vignette Nature « Observation d’iPSC humaines transplantées »)
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