Petit aperçu de LØVE, nouvel album de Julien Doré (à paraitre à la rentrée 2013)

Publié le 04 juillet 2013 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

Avant toute chose, sache que le titre de cet album se prononce "Louve" et pas "Love" et qu'il s'agit d'un mot danois qui signifie "lion".

Attends, ça veut dire qu'il ne va plus nous parler d'amour, Juju, sur ce nouvel album?

Après l'écoute de 7 titres de ce nouvel opus (qui en contiendra 12), LØVE, je suis en mesure de t'affirmer qu'il sera encore question d'amour sur ce disque...Soulagement, quand on sait comme Julien Doré sait s'y prendre maniant aussi bien le lyrisme le plus touchant que la dérision legère.

C'est que Julien Doré aime bien tromper son monde.

Intituler "Bichon" un album loin d'être aussi léger que pouvait le laisser penser son titre, ou encore nommer "Lion" un album qui parle d'amour en employant un mot danois qui ressemble à s'y méprendre au terme mondialement employé pour désigner le plus noble des sentiments : c'est le signe que Julien aime surprendre, induire en erreur, brouiller les pistes.

Celui qui se contente de le regarder déambuler, arborant une certaine désinvolture peut s'imaginer très vite qu'il s'agit d'un artiste nonchalant mais cette fausse idée sera immédiatement mise à mal dès qu'il prendra le temps d'écouter un des albums de ce musicien qui, c'est évident, se révèle, à travers son travail, être au fond un grand perfectionniste.

Et celui qui se risquera à assister à un de ses concerts en reviendra nécessairement transformé. Transporté et bluffé par la performance. Avide d'y retourner.

Personnellement, j'ai eu le déclic lors de son concert à l'Olympia en octobre 2011.

Hier, j'ai eu la chance de faire partie des quelques privilégiés qui ont été conviés au Studio de la Seine pour une présentation de 7 titres de son nouvel album à paraître début novembre 2013, présentation assurée par Julien Doré himself.

L'album a été conçu rapidement entre décembre et mai, les textes étant de lui seul.

Si tout est allé si vite, c'est parce qu'il a travaillé avec ses amis de longue date, des musiciens qui le connaissent depuis longtemps. D'ailleurs, un teaser vidéo permettant d'annoncer la sortie du premier single (Paris-Seychelles) doit arriver ce jour.

Pour l'avoir visionné en avant-première hier, je suis en mesure de t'affirmer que, si bien entendu, du côté de La Fabrique à Saint Rémy de Provence, ça a dû bossé dur, l'ambiance était pour le moins décontractée et bon enfant (je m'engage à te glisser ici-même le teaser vidéo dès qu'il sera officiellement publié -croix de bois, croix de fer).

(hop, promesse tenue, voici la vidéo)

L'écoute commence par "Hôtel Thérèse", "un charmant hôtel où j'ai passé 2 mois de ma vie. Il se trouve à Paris, dans le premier arrondissement". "Juste à côté des chandelles" ajoute-t'il, l'oeil qui frise.

"Mon coeur te croyait morte toi qui lui as donné la vie, comme un loup sur la mer morte, j'hurle aux sirènes de Colombie".

Les arrangements sont sobres, la voix se fait une belle place et les choeurs ajoutent du relief à l'ensemble.

Jolie entrée en matière.

(Ceci est la pochette officielle du single : cliché façon polaroïd, faible définition et décor paradisiaque pour une pose inattendue : triste mine et épaules baissées)

L'écoute se poursuit avec "Paris-Seychelles", premier single, donc, dont le clip sera tourné dans 2 semaines par Gaëtan Chataignier avec qui il avait déjà tourné "Estuaire", un court-métrage relatant son "parcours" parmi des oeuvres d'art contemporain, le long de la Loire, entre Nantes et Saint-Nazaire.


Le morceau est clairement plus dansant, mélange français et anglais et s'annonce comme la parfaite bande son de l'été.

Le refrain, littéralement addictif, délicatement soutenu par des choeurs discrets est irrésistible "I need you so (wo-ho), I won't let you go (woo-wo-ho)".

Le morceau s'achève sur un piano-voix d'une douceur bienvenue. Parfait.

"Heaven" est le troisième titre présenté, chanté complètement en anglais. "No, no, no, please don't let me down", fait le refrain.  Des passages instrumentaux légers et dansants allègent le message.

On enchaine ensuite avec "Platini", "un des cris d'amour que j'ai lancé sur cet album" annonce-t'il.

Une chanson sur laquelle on entend un choeur d'enfants, la chorale municipale de Saint Rémy de Provence composée d'une dizaine de jeunes chanteurs qui ont chanté sur 3 titres de cet album.

"Sur le banc de touche, juste après la douche, j'ai revu Michel Platini"


Attention, il s'agit d'une vraie chanson d'amour, qu'on écouterait bien une seconde fois, histoire d'en saisir toutes les subtilités...C'est le genre de titre décalé dont Julien a le secret.

"Est-ce qu'il est prévu de la faire écouter à celui à qui elle est destinée?" lui demande-t'on.

"C'est à dire que "Michel ma belle, mon oiseau de nuit, ton pied de porcelaine, tout ça...je crois qu'il n'est pas prêt. C'est toujours comme ça quand on écrit une chanson ou un poème, on ne sait pas trop s'il faut la faire écouter à l'autre, s'il est prêt" explique t'il l'oeil rieur avant d'ajouter "Par contre ça peut peut-être devenir l'hymne officiel de la prochaine coupe du monde au Brésil!".

Julien explique ensuite que s'il a travaillé avec Arman Méliès sur 3 chansons pour ce projet, il n'y en a qu'une qui se retrouve finalement sur l'album, il s'agit de "Mon apache".

"Une flèche en plein coeur, un ciel à la dérive, et je meurs, de nous survivre".

Titre langoureux et envoûtant.

"On attendra l'hiver" est le titre suivant, fruit de sa collaboration avec Darko (un des musiciens qui l'accompagnent mais qui a aussi un projet perso à retrouver filmé ici par exemple, par le Hiboo).

Cet artiste a d'ailleurs participé à la composition de 3-4 titres sur Løve, dont "Hôtel Thérèse" et "Paris-Seychelles"

"On attendra l'hiver pour s'écrire qu'on se manque. Que c'était long hier, que c'est long de s'étendre"

Dernier morceau présenté "corbeau blanc" qui sera l'avant-dernier titre sur la tracklist de Løve (alors qu'il est vrai qu'on aurait pu s'attendre à ce qu'il en assure la cloture puisqu'il se termine sur ces mots "ça y est, ce soir je vous quitte").

"Ce soir je vous quitte, je quitte la vie et les gens, depuis mon île politique, je prends l'exil des corbeaux blancs" (...)

"Je sais ce soir je vous quitte, je vous le dis encore vivant, je ne reviendrai pas des cimes, de là où la neige se pend"


C'est sombre et poétique.

Et Julien confie qu'il s'agit du tout premier texte qu'il a écrit pour ce disque.

Des textes sombres, hantés par des amours défuntes dont on a grande hâte d'assister à la transposition sur scène.

Il faudra patienter encore un peu, pour ça...

Rendez-vous en novembre prochain, déjà, pour découvrir Løve, qui ne veut pas dire amour, mais qui en parle quand même. Beaucoup. Et si bien. 

(Tu noteras que j'ai tenté de prendre en note certains passages des textes en essayant de leur rester la plus fidèle possible. Je n'exclue pas qu'il puisse y avoir quelques erreurs deci-delà...Mes excuses par avance, si tel est le cas)