Roller derby : comment retrouver sa motivation ?

Comme je le dis souvent dans mes articles, pratiquer le roller derby c’est mettre de côté une bonne partie de son temps libre et de sa vie privée. Mais parfois, le roller derby devient un peu trop prenant et on se dit que ce serait bien de prendre un peu de recul. Alors, qu’est ce qu’on fait quand on a envie de décrocher ?

Pourquoi avoir envie de décrocher ?

Si j’aborde ce sujet aujourd’hui, c’est parce que je suis en plein doute. Ça arrive parfois. Jamais ô grand jamais je quitterais le roller derby, mais je me pose pas mal de questions du genre "mais qu’est ce que je fais ici ?".

• Voir l’équipe avancer sans moi

Je me suis blessée lors d’un match avec l’interdiction de pratiquer le roller derby pendant deux mois. Je n’ai pas chaussé mes patins de février à avril, manqué pas mal d’entraînements, de scrimmages et de bouts. Et pendant ces deux mois, l’équipe a fait un sacré bond en avant… sans moi. Une fois rétablie, il fallait que je rattrape tout mon retard pour arriver au niveau de l’équipe. Se sentir à l’écart, complètement à la masse et me rendre compte que mes capacités étaient amoindries m’a filé un gros coup au moral. En plus d’appréhender de me blesser à nouveau, j’avais encore quelques douleurs par-ci par-là dues à un autre accident franchement bête. On ne peut pas dire que j’étais des plus à l’aise sur mes roulettes. Pour la petite histoire, je suis encore en train de galérer pour rattraper les filles.

• Trop de roller derby tue le roller derby

Il y a quelques semaines, j’allais en entrainement 4 fois par semaine + rando (pour me remettre à niveau, CQFD). Les 3 jours restants, il y avait souvent quelque chose prévu avec les filles de l’équipe ou alors j’allais courir histoire de retrouver un peu de masse musculaire. Sans compter les 30 000 notifications par jour de notre groupe Facebook, j’ai bien failli arriver à saturation et tout envoyer péter. J’ai pris une profonde inspiration, j’ai réaligné mes chakras et c’est passé. M’enfin c’était moins une.

• Des challenges trop élevés

Conséquence directe du retard que j’ai pris : vouloir rattraper deux mois d’entraînements en quelques jours. Forcément cépapossible. Et en attendant, les autres filles continuent de progresser et moi, je suis toujours à l’arrière et l’écart entre nous commence sérieusement à m’énerver. Et plus on s’énerve et moins on y arrive, c’est bien connu.

• Des difficultés personnelles et professionnelles qui ricochent sur mes performances

Je sais pas pour vous, mais quand je rencontre des obstacles dans ma vie professionnelle ou personnelle, cela se ressent sur mes performances sportives. Genre découragement total. Même si parfois ça peut me booster à donner le meilleur de moi-même dans au moins un domaine, généralement je perds tous mes moyens. Le roller derby demande une vraie confiance en soi et quand cette confiance est mise à mal, ça devient un peu compliqué. Comment se persuader qu’on va arriver à passer un mur de 4 brutes juste devant soi alors qu’on ne se sent tout simplement pas capable ? Ouaip.

Comment garder sa motivation ?

Avec tous ces obstacles, comment faire pour rester motivée et retrouver mes performances d’antan ?

• Toujours garder confiance en soi et en l’équipe (même si c’est pas facile)

Peu importe ce qu’il se passe au sein de l’équipe, il faut toujours garder confiance en elle. Elle est composée de derby sisters et elles sont là pour notre bien ! Quand j’ai besoin de soutien, de réconfort quant à ma place dans l’équipe, c’est forcément vers elles que je me tourne. Et elles ont toujours le mot juste pour me dire que finalement, oui, ma place est parmi elles. Et mine de rien, ça fait énormément de bien au moral. L’équipe est là pour nous élever, nous motiver. Garder confiance en elle et en soi est la condition sine qua non pour que tout se passe bien et faire de grands progrès dans le roller derby (et dans la vie perso, si si !)

• Ne jamais se décourager

Malgré les hauts et les bas, l’impression de stagner et les exercices foirés, un seul conseil : ne jamais baisser les bras. Abandonner, c’est pour les faibles. Le roller derby, c’est mon truc et je ne le laisserai pas filer ! Je n’ai pas un mental d’acier tous les jours mais je redouble d’efforts et me convaincs que je suis autant capable que les autres de faire des prouesses. Et lorsqu’on prend conscience de ça, on peut abattre des montagnes.

• Se fixer des petits objectifs

On ne devient pas Master Blaster du jour au lendemain. Même si je rêve d’avoir un jour son niveau, je sais qu’il me faudra des mois et des mois pour arriver à sa cheville. Pour m’être entraînée avec elle l’année dernière lors du bootcamp des Berlin Bombshells, je peux l’affirmer : cette fille n’est JAMAIS fatiguée, c’est une vraie machine de guerre. Alors chaque semaine, je préfère me fixer des petits objectifs, du genre "aujourd’hui, je fais 40 squats", "demain, je saute en patin des obstacles de 50cm de haut en pleine vitesse", "après-demain, je cours 10km sans m’arrêter". Ce ne sont pas des objectifs de fou, mais mis bout à bout, on se rend compte qu’on a fait vachement de progrès.

• Qu’est ce que je ferais sans le roller derby ?

Mais finalement si je décrochais, qu’est ce que je ferais de tout ce temps libre ? L’équipe me manquerait tellement, je ne saurais plus à quoi penser ni dans quoi m’impliquer. Je ne conçois pas du tout ma vie sans roller derby. Parce qu’en plus d’être un vrai sport qui permet de garder la forme, c’est un tout autre style de vie auquel je n’ai pas du tout envie de renoncer !