The Zombies - Central Park - New-York- juin 2013

Publié le 03 juillet 2013 par Concerts-Review

Colin Blunstone et Rod Argent font partie de ce duo d'artiste formant un couple "rock" légendaire, au même titre que Lennon-McCartney , Jagger-Richards ou Page-Plant. Ils sont ensemble les créateurs d'œuvres aussi universelles que "She's not there" ou "Time of the Seasons", et d'un album que personnellement j'élève au niveau de "Sgt Pepper's lonely heart club band" (The Beatles) ou "Pet Sounds" (The Beach Boys) , le trop ignoré "Odessey and Oracles" (1967).

Même séparé durant de longues années, ils ont continué à parsemer l'histoire du rock de quelques perles comme "Old and Wise" pour Colin Blunstone dans Alan Parson's Project , et "Hold your head up" de Rod Argent dans Argent . Mais c'est encore ensemble qu'on les préfère, et à 68 ans , ils sont toujours aussi fringants que quand je les avais vu à Verviers , avec une émotion non dissimulée , "She's not there" faisant partie de ces morceaux intemporels dont la millième écoute délivre encore et toujours son lot d'émotion pure.

 Par hasard, je me trouvais à New-York lors de leur passage à Central Park le Samedi 15 Juin 2013 , et je n'ai pas manqué d'aller les revoir. Etant néophyte à New-York, il m'a fallu quelques dizaines de minutes pour enfin localiser la plaine où cela se passait après m'être égaré dans les abords du Zoo. Central Park, c'est grand.

Le groupe était en train de revisiter quelques morceaux de Odessey and Oracles que je reconnaissais au fur et à mesure que je m’approchais du terrain. Des perles comme "A rose for Emily" ou "Maybe after he's gone" dont j'ai juste vu la fin. La plaine grosse d'environ 5000 personnes dans le cadre du "Summer Stage" est très bien agencée, de l’espace, un public multicolore surtout composé de promeneurs et de familles, avec finalement très peu d'afficionados purs et durs. Cela nous permet de nous approcher rapidement assez près et de déguster toutes les perles qui s'enchaînent. "Time of the Seasons" repris par le public, "Old and Wise" qui reste une ballade où Colin Blunstone fait toujours autant frissonner, "Tell her no", un de leur premier hit.

Dans "She's not there" le classique d'entre les classiques, Rod Argent peut encore étaler toute sa technique au Hammond. J'aurai l'occasion, quelques jours après, de comparer dans le même morceau sa virtuosité avec celle de l'organiste Mark Stein lors du mémorable concert de Vanilla Fudge au BB King & Blues dans la 42ème.

A noter également "You've Really Got a Hold on Me" de Smokey Robinson qu'ils chantaient déjà en 65 , suivant l'exemple des Beatles qui l'avaient inclus dans leur deuxième album.

 Dans "Hold Your Head Up" , Rod Argent peut de nouveau étaler toute sa maestria du Hammond . C'est l'occasion aussi de rendre hommage au bassiste du groupe, Jim Rodford dont l'histoire n'est pas banale. Plus vieux que les autres de 4 ans, il est déjà un bassiste confirmé quand son jeune cousin Rod Argent lui propose de se joindre à lui et de former The ZOMBIES en 64. Il refuse car a déjà des emplois stables comme bassiste.

 En 68 quand The Zombies s’arrêtent, Rod Argent le relance pour fonder Argent et là il accepte, et en deviendra un pilier dans les 70's avant de rejoindre les Kinks , puis les Animals , avant de finalement devenir bassiste des Zombies depuis 2004.

 Rod Argent lui a fait un triomphe en remerciement de cette longue et fidèle collaboration.

 Les deux autres membres du groupe sont Tom Toomey (guitare) et Steve Rodford (Drums). Couvre-feu des "Summer stage" oblige, le groupe a terminé sur une très poignante version de "Summertime" , l’occasion pour le public de reprendre des versets entiers . Dans la ville de Georges Gershwin , quel bel hommage rendu par ce groupe anglais à la ville de ce maître absolu de la musique du 20ème siècle , un morceau tellement entendu (rappelons-nous la version de Janis Joplin à Monterey) mais aussi magique avec la voix de Colin Blunstone tel qu'il l'avait enregistré en 1964 , en toute première démo .

Et voilà, les lampions du "Summer Stage" s’éteignent, on reviendra peut-être dimanche prochain pour un concert de Femi Kuti qui s’annonce explosif (finalement je n’ai pas pu le voir car vu l’affluence la police a limité les accès avant mon arrivée). Il est temps de redescendre de Central Park, puis la 7ème avenue jusque Time Square où la nuit new-yorkaise ne faisait que commencer.

Générique...

Simon Rigot