Un vent solitaire sèche ses larmes froides
aux carreaux. Il pleut.
Me viennent tristesses vagues, mais toute
la douleur
que je sens, ne la sens point en moi,
dans mon coeur,
en ma poitrine,
mais dans les gouttes de pluie qui glissent sur les vitres.
Greffé à mon être le monde immense
avec son automne et son crépuscule
m’est lancinante blessure.
Du côté des montagnes courent les nuages aux pis gonflés.
Il pleut.
***
Lucian Blaga (1895-1961) – Poèmes de la lumière (Poemele luminii, 1919) – Traduit du roumain par Jean Poncet