La force d’intervention rapide d’EDF, créée suite à l’accident nucléaire de Fukushima en 2011, s’est entraînée les 24, 25 et 26 juin dans une centrale située sur les abords de la Loire, à Chinon en Indre-et-Loire.
C’est un exercice un peu particulier, inspiré d’un scénario-catastrophe, auquel se sont livrés les membres de la Farn, la Force d’action rapide du nucléaire. Ces pompiers du nucléaire se sont entraînés à une catastrophe nucléaire. Le système de refroidissement d’un des quatre réacteurs de 900 mégawatts de la centrale de Chinon, privé d’eau, ne fonctionne plus. Dès lors, les agents d’EDF doivent faire face à un risque de fusion et, très rapidement, à la possibilité de rejets radioactifs dans l’atmosphère.
Quinze équipiers de la Farn sont intervenus pour secourir le réacteur, en déployant une pompe dans un canal environnant puis en tirant 600 mètres d’un tuyau jusqu’au réacteur. Le tout en moins de deux heures. Le test est réussi.
La décision de créer la Farn remonte au mois d’avril 2011. Afin d’éviter que ne se répètent les événements de Fukushima, le directeur général d’EDF, Henri Proglio, avait souhaité mettre en place une force d’intervention qui puisse agir à temps pour éviter les rejets radioactifs. Pour l’instant, la Farn est basée à Civaux, dans la Vienne. Elle sera pleinement opérationnelle à l’horizon 2015, une fois que les trois autres bases régionales, réparties à Dampierre (Loiret), Paluel (Seine-Maritime) et au Bugey (Ain), seront pleinement opérationnelles.
Au total, 300 agents d’EDF, recrutés en interne, seront chargés d’intervenir, en moins de 24 heures, en cas de catastrophe majeure sur l’une des 19 centrales nucléaires françaises en activité. La Farn dispose d’importants moyens matériels (hélicoptères, camions, 4×4 tout-terrain, pompes…), pour un coût de fonctionnement estimé entre 50 et 100 millions d’euros.
D’ores et déjà, la nouvelle force d’intervention rapide d’EDF suscite l’intérêt dans d’autres pays, outre-Manche notamment : « Nous sommes un peu en avance par rapport à d’autres pays, déclare Caroline Bernard, directrice sûreté du parc nucléaire d’EDF. D’autres exploitants trouvent l’idée intéressante ».