Affaire Snowden : La France provoque une crise diplomatique pour une rumeur
03 juillet 2013 | Par La rédaction de Mediapart
La France se range du côté du département américain dans l'affaire Snowden. Paris a provoqué une crise avec La Paz mardi soir, en refusant son territoire aérien au président bolivien, de retour de Moscou. Une rumeur affirmait que le fugitif Edward Snowden était à bord.
La France et le Portugal ont interdit le survol, mardi 2 juillet, de leur territoire à l'avion du président bolivien Evo Morales à son retour de Moscou. En cause : une rumeur selon laquelle Edward Snowden, le consultant américain à l'origine du scandale d'espionnage de la NSA, serait à bord. L'avion a été dérouté vers Vienne, provoquant l'ire des autorités boliviennes.
« La France et le Portugal ont prétexté des problèmes techniques mais après avoir eu des explications des autorités, nous avons découvert qu'il semblait y avoir une rumeur infondée sur la présence de M. Snowden à bord de l'avion, a expliqué le ministre des affaires étrangères bolivien David Choquehuanca. Nous ne savons pas qui a inventé ce mensonge. » Pour le ministre de la défense, Ruben Saavedra, « il s'agit d'un acte hostile des Etats-Unis qui ont manipulé divers gouvernement européens. »
Faute de pouvoir traverser le ciel français, l'avion a dû atterrir à Vienne, où les autorités autrichiennes n'ont pas trouvé trace de d'Edward Snowden. Paris et Lisbonne ont finalement donné dans la nuit leur autorisation de survol.
Nicolas Maduro, le président venezuelien et le ministre des affaires étrangères équatorien ont exprimé leur solidarité à l'égard d'Evo Morales et dénoncé la brutalité du comportement des autorité européennes. « Ils ont violé toutes les immunités internationales qui protègent les chefs d'Etat, tout ça pour l'obsession impériale, » s'est ainsi emporté Nicolas Maduro, sur son compte Twitter. Edward Snowden a demandé l'asile politique à 21 pays. Parmi eux, la France.