Le comité de bassin versant veut alerter les particuliers sur l'usage des désherbants chimiques.
-
Des tonnes d’uranium secrètement déversés dans nos champs -
AVAAZ : Première victoire pour les abeilles -
Bruxelles croit protéger les abeilles sans bannir les pesticides -
Quelles substances quotidiennes servons-nous aux enfants ? -
90% des vins contiennent des résidus toxiques
Dans les municipalités du territoire du comité de bassin versant du Léguer, 7 sur 20 sont déjà passées au « zéro phyto ». Dans la même proportion, un tiers des agriculteurs ont réduit leurs intrants, diminué leurs usages de pesticide, ou sont passés à l'herbager ou au bio.
En ce moment, ce qui inquiète davantage le comité de bassin versant, ce sont les particuliers. Ceux qui se disent que quelques gouttes de désherbants sur les pissenlits devant chez eux ne vont tuer personne. Ceux qui bombardent leurs mauvaises herbes de produits utilisant les mêmes molécules que le round-up.
Passible de sanctions
« Or, une goutte peut polluer 10 km de cours d'eau », rappelle Samuel Jouon, coordonnateur du comité de bassin que préside Paul Le Bihan. Régulièrement, des prélèvements sont faits dans le Léguer et le Min-Ran.
Les analyses montrent des pics réguliers de glyphosate au printemps et à l'été, « quand la végétation pousse. » Pour peu que des grosses pluies (10 mm en 24 heures) aient lessivé les sols et les fossés et que le tout ait fini dans un cours d'eau.
« On pense qu'une partie considérable de ces glyphosates viennent des particuliers. On voit de ci de là des herbes jaunies par des traitements », déplore Samuel Jouon. « Tous les particuliers ne savent pas qu'ils sont passibles de sanctions s'ils utilisent des pesticides chimiques n'importe où dans les périmètres de protection des captages d'eau (2 000 ha sur 50 000 ha de bassin versant). Ou s'ils le font en dehors de ces périmètres mais près des cours d'eau, des fossés, des caniveaux et bouches d'égout. »
Pour sensibiliser le public, le comité de nombreuses actions toute l'année : bulletin, atelier de jardinage au naturel, semaine d'alternatives aux pesticides, charte avec les jardineries du secteur pour orienter les jardiniers vers le pousse-pousse, les désherbeurs thermiques ou électriques, la biobèche...
Alors que les Leclerc ont annoncé qu'ils arrêteraient de vendre des pesticides, le comité de bassin aimerait bien que les jardineries s'engagent elles aussi. « Pour la santé des habitants, c'est quelque chose d'essentiel. » Les poissons et les loutres apprécieraient également.
Sylvie RIBOT.
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Une-goutte-de-pesticide-pollue-sur-10-kms-_22113-avd-20130628-65464581_actuLocale.Htm