La démission de Delphine Batho va continuer à faire des vagues. Elle n'avait pas à remettre en cause publiquement les choix budgétaires pour 2014. C'est le sens de la déclaration de Najat Vallad-Belkacem. Elle a refusé la pilule amère. Elle a été courageuse, seule et courageuse.
La ministre de l'environnement a vraiment été virée sans ménagement et ne bénéficie pas des indulgences accordées à Arnaud Montebourg qui est allé beaucoup plus loin dans ses propos dernièrement!
Najat Vallaud-Belkacem use d'un subterfuge, qui ne trompe personne hormis ceux qui veulent l'être, pour considérer que l'écologie est une priorité politique! Et les EELV ne s'y sont pas trompés! Ce matin même, il y a quelques minutes, Pascal Canfin, ministre délégué au Développement, a menacé d'un départ des ministres verts du gouvernement en déclarant: " nous considérons qu'ils faut maintenant davantage d'actes posés par ce gouvernement pour faire que la transition écologique soit réellement une priorité de la France et du gouvernement. Il y a devant nous des rendez-vous qui sont déterminants et si ces rendez-vous étainet ratés, à ce moment là (...) ben évidemment nous en tirerons toutes les conséquences."
Dans l'immédiat, rester ou ne quitter le gouvernement n'est pas le coeur du problème pour Daniel Cohn-Bendit qui préfère s'interroger sur les engagements que va rendre le nouveau ministre, que prend le Premier Ministre, que prend le Président de la République.Il fait un appel la clarification des positions du gouvernement sur l'écologie et demande la signature d'un nouvel accord et en fonction de la réponse EELV reste ou part.
Mais surtout ne montrez pas du doigt Delphine Batho en l'accablant par un phénomène de meute de tous les mots.Regardez en face la réalité. Elle a déclaré avec réalisme: "C'est un mauvais budget" et elle a souhaité que "dans les jours qui viennent, nous puissions faire la démonstration que la volonté de faire de la France la nation de l'excellence environnementale, la transition énergétique, ne sont pas des variables d'ajustement".
Delphine Batho a estimé que: " Nous sommes dans un moment où les Français doutent, où (....) il y a une déception à l'égard du gouvernement, il y a un doute sur notre volonté de changement". Or insiste-t-elle la "question de l'écologie, de la transformation de notre modèle de développement économique est cruciale". "Dans le moment actuel, quand tout va mal, les Français ont besoin d'espoir, de perspectives d'avenir et donc, c'est un chantier très important dans ce quinquennat" Delphine Batho est tout simplement lucide et annonce qu'effectivement la situation budgétaire est extrêmement difficile! Elle avoue que l'affichage politique gouvernemental n'est pas bon et se pose la question de savoir si l'écologie est bien une question de priorité! et si nous avions la capacité de passer du discours aux actes?
Tout est en effet inquiétant car selon les premières orientations rendues publiques vendredi dernier,les crédits alloués au ministère de l'Écologie sont en baisse de 7 %, soit une des diminutions les plus importantes du gouvernement. Certes une partie de cette réduction doit être compensée par les recettes de la taxe poids lourds, mais aussi éventuellement par la fiscalité écologique et les investissements d'avenir. Il n'en demeure pas moins des incertitudes et il y a un "éventuellement" qui par nature n'apporte aucune précision ni assurance sur l'avenir.
Le départ de Delphine Batho aura eu pour mérite de mettre en relief la question de l'écologie et l'écho que le gouvernement désire lui accorder.