Paradis avant liquidation de Julien BLANC-GRAS

Par Lecturissime

♥ ♥

"Il y a des pays en voie de développement et des espèces en voie de disparition. La république des Kiribati est un pays en voie de disparition." (p. 10)

L’auteur :


Né en 1976 à Gap, Julien Blanc-Gras est journaliste de profession et voyageur par vocation. Il a publié trois romans, "Gringoland" (lauréat en 2005 du festival du premier roman de Chambéry et "Talents à découvrir" des librairies Cultura), "Comment devenir un dieu vivant en 2008", une comédie apocalyptique, et en 2011, "Touriste" (plus de 10.000 exemplaires vendus, lauréat du Prix J. Bouquin et du Prix de l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon, nominé au Prix de Flore).

L’histoire :

Récit de voyage aux Kiribati, pays d'Océanie menacé de disparition par le changement climatique.
« Il y a des pays en voie de développement et des espèces en voie de disparition. La république des Kiribati est un pays en voie de disparition. Perdu au milieu de l’océan Pacifique, ce petit paradis semble promis à l’engloutissement par le changement climatique.
J’ai organisé ma vie autour d’une ambition saugrenue, le quadrillage méthodique de la planète. Moteur : toujours voir un pays en plus. Ce qui se profile ici, c’est un pays en moins. Je dois m’y rendre avant qu’il ne soit rayé de la carte. »

http://www.audiable.com/livre/?GCOI=84626100083860

Ce que j’ai aimé :

L'écriture de Julien Blanc-Gras est d'une fluidité très agréable pour le lecteur. Il émaille son récit d'un humour flegmatique de bon aloi, bref à travers son récit transparaît une personnalité intéressante, profondément humaine. C'est un amoureux de ceux qu’il rencontre, il est en totale empathie avec eux.

Il nous conte ici son voyage dans les îles Kiribati, îles en voie de disparition, menacées d'engloutissement en raison des changements climatiques.

« J’espère que nous n’aurons pas à quitter notre pays, mais je reconnais le poids de l’évidence. Il n’y a pas assez de place pour tout le monde. La terre rétrécit. Nous n’avons pas de futur. » (p. 233)

Notre globe-trotteur part ainsi à la rencontre des habitants de cette île du bout du monde et va passer quelques temps à leurs côtés, pour des rencontres enrichissantes, des personnes souvent pauvres, mais au fond plus heureux que nous, occidentaux. La comparaison finale avec Los Angeles où « tout sonne faux » est d'autant plus parlante :

« Je suis dans le pays le plus riche du monde et les SDF pullulent. Aux Kiribati, qui figurent tout en bas du classement, chacun a un toit.

Ce qui m’amène à ce cliché entendu mille fois à propos des régions où la misère serait moins pénible au soleil.

La formule, souvent prononcée de loin, est exécrable quand elle oublie les ventres vides et la souffrance des vies trop courtes. Cela dit, il n’est pas insensé de dire que le niveau de joie émanant du quotidien aux Kiribati est supérieur à celui d’une grande ville occidentale modelée par l’insatisfaction et noyée sous les divertissements. » (p. 248)

Ce que j’ai moins aimé :

L’impression que cet écrit ne restera pas dans les mémoires, quelquefois je lisais certains chapitres sans que rien ne vienne s'imprégner sur mon esprit, si bien que je devais relire les mêmes passages plusieurs fois. 

Premières phrases :

« Le bout du monde se cache plus loin que prévu. On m’avait appris que les antipodes se trouvaient aux alentours de la Nouvelle-Zélande et comme c’est exact, je m’étais empressé d’y croire. Arrivé à Auckland, j’ai tout de même dû emprunter deux avions supplémentaires avant d’apercevoir ma destination. Il faut croire que la géographie est une science mouvante. »

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Du même auteur : Touriste

Autre :

D’autres avis :

Initiales http://www.initiales.org/Paradis-avant-liquidation.html

Paradis avant liquidation, Julien Blanc-Gras, Au diable Vauvert, 17 euros