Au hasard d’une séance qui tombe parfaitement à pic par rapport à mon emploi du temps, je suis allée m’enfermer dans une salle obscure pour découvrir un film qui m’intriguait au plus haut point.. Les Beaux Jours !
Le pitch : Caroline, une femme dentiste vient de prendre sa retraite.. ses filles, pour l’occuper, alors qu’elle vient aussi de perdre sa meilleure amie d’un cancer, ont "l’indélicatesse" de lui offrir un "abonnement découverte" dans une structure d’accueil "loisirs" pour personne du troisième âge… non seulement une rencontre avec un homme bien plus jeune qu’elle… mais aussi des rencontres et… l’ouverture sur un autre monde…
Ce petit bisou de finesse est un film sur le vieillissement, l’usure… mais le vieillissement de quoi ? Celui du corps, celui des liens avec son environnement, ses proches, ces liens qui se ternissent, s’affadissent s’effilochent, par manque d’attentions, de soin et l’usure des habitudes.. de mauvaises habitudes.
Ce petit bijou montre que la vie plus proche de son crépuscule peut être une autre vie, aussi belle mais avec un autre regard. Fanny Ardant est somptueuse — comme toujours — de finesse et d’élégance à la fois dans le jeu, l’étonnement et la transgression même.
J’ai profondément aimé le regard que porte cette femme d’un âge certain sur les choses et les gens qui l’entourent, son désarroi, sa quête, jusqu’à sa rébellion muette qui grandit, image après image, pour finir par crever l’écran. Fanny irradie magnifiquement accompagnée par un Laurent Lafitte au top de son jeu (pas facile d’ailleurs de tenir le cap face à cette force de la nature qu’est Fanny Ardant), dans le rôle de l’amant "beau gosse", en apparence banal, mais d’une lucidité déconcertante pour un homme de son âge… Sans oublier le mari magistralement joué par Patrick Chesnais, toujours juste dans ces rôles attachants de "vieil ours", faussement désabusé, "décoiffé" par les folies de sa femelle… mais qui l’assume comme il peut avec une dignité avérée et un humour corrosif à nulle autre pareille…
Au cas où mon message n’aurait pas été clair… J’ai adoré cette 1h30 de respiration !