Tout soupçon de rêve
glissera au loin vers l’oubli,
mais pas avant que les pierres
ne se retournent dans les pierriers.
Un coeur sans amour
verra le jour un jour,
mais pas avant que les rivières
ne coulent vers l’amont.
Une main qui n’a pas besoin
d’autres mains
est peu probable.
Nous ne la verrons jamais.
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Tarjei Vesaas (1897-1970) – Bonheur pour les voyageurs (Lykka for ferdesmenn, 1949) – Traduit du néo-norvégien par Eva Sauvegrain et Pierre Grouix