Chambres d’hôtes : un emploi ou une passion ? #2

Suite et fin de l'interview d'Annie

J'ai feuilleté ton livre d'or qui fait voyager à lui tout seul. Je ne peux pas citer tous les témoignages positifs, il y en a trop (et je n'ai même vu que cela) alors je vais citer le dernier qui est représentatif de tous les autres : Il date du 20/3/2009 :

"Un premier arrêt, mais ce ne sera pas le dernier : l'accueil, le repas, la conversation, la chambre : tout est parfait."

Alors parle-moi de tes hôtes… Qui sont-ils ? Ou d’où viennent-ils ? J'ai vu l'Espagne, le Morbihan, la Région Parisienne, l'Italie, le Nord, … rien que le mois dernier…

Ce sont des personnes très différentes et d'origines géographiques très diverses : de Nouvelle Zélande, d’Australie, du Japon, des États Unis, d’Amérique du Sud en particulier le Brésil et le Mexique, et bien sûr beaucoup d’Européens, de Belgique, des Pays Bas, des Allemands…

Par exemple, nous avons des Allemands qui viennent depuis 19 ans, depuis nos débuts. Ils nous disent même avoir conçu leurs enfants chez nous… Notre taux de retour est de 30 %, ce qui est important.

Une dame belge est venue cette année, elle venait très souvent avec son mari mais il est décédé et elle a voulu montrer à ses petits enfants où ils passaient leurs vacances.

D'en face, nous voyons effectivement beaucoup de voitures belges ou hollandaises…

Oui, ils sont bien représentés.

Un couple belge vient régulièrement et nous donne des nouvelles d’autres personnes que nous connaissons, Un monsieur belge est revenu mais pas avec la même femme… Un couple hollandais est revenu pour nous présenter leur bébé…

Une grande famille en sorte.

C’est vraiment la table d’hôte qui apporte un plus dans la fréquentation et dans la relation personnelle avec nos hôtes.

A la différence d’un hôtel, ce n’est pas stéréotypé. Il faut aimer l'autre pour le faire et être soi-même. Chaque propriétaire fait avec sa propre personnalité…

Comme je te le disais, nous sommes 3 épis et nous voulons le rester. Nous sommes aussi très attentifs à la qualité des chambres. Il faut refaire des travaux régulièrement, moderniser les chambres. Nous apportons aussi notre connaissance de la Région, nous sommes vraiment d’ici.

Vous vous faites connaître comment ?

Nous avons le label Gîtes de France, donc nous apparaissons dans leur guide et dans d’autres comme le Routard par exemple, ainsi que dans des guides étrangers. Et le bouche à oreille fonctionne. Maintenant le site internet nous aide aussi. Et nous faisons un peu de publicité localement pour que les habitants des environs logent leurs proches lors de fêtes de famille. Nous faisons aussi travailler les commerçants locaux.

Pour autant que je puisse voir, vous avez beaucoup de monde en été, tu es toujours très active de l’aube à tard le soir, tu n’en as pas un peu assez parfois?

Je suis parfois fatiguée et la table d'hôte est très prenante, mais j’aime faire la cuisine. Et c’est toujours un plaisir de faire plaisir. Je me repose un peu en hiver, il y a beaucoup moins de monde ! Je continuerais tant que cela m’apportera quelque chose. C’est tellement captivant quand des gens passionnés parlent de leur pays ou de leur culture… il suffit d’écouter…

Nos grandes expéditions sont nées de rencontres. Nous avons reçu des gens qui avaient voyagé ou qui étaient originaires d'autres contrées et ils ont su nous transmettre cette passion du voyage, de la découverte d'autres cultures, du partage. Cela nous a donné envie d'aller à la rencontre des autres et de nous arrêter à notre tour chez l'habitant. Et nous avons fait de beaux voyages...

Annie, si tu devais donner 3 conseils à ceux qui veulent ouvrir des chambres d'hôtes, quels seraient-ils ?

A mon avis… ce serait d’avoir les trois qualités indispensables à l’accueil : l’écoute, la passion de l’autre, et beaucoup de disponibilité…

Merci Annie d’avoir bien voulu parler cette fois-ci … au lieu d’écouter comme tu préfères le faire.

Et si d’aventure vous passez par là (8 km de l’autoroute A10, entre Orléans et Blois) ou lors d'une visite de quelque château de la Loire, arrêtez-vous chez Annie et Jean-Yves, vous ne le regretterez pas. Et si la petite maison d’en face est fermée, c’est pour cause de Bretagne !