Un soir d’été comme il n’y en a pas eu assez cette année, je me rend près de la hutte d’une famille de castors au bord du lac de Neuchâtel dans l’idée de les observer afin de mieux cerner leur comportement et éventuellement faire quelques images. Le soleil est déjà bas dans le ciel, et des nuages de fin de journée voilent rapidement le soleil. C’est cuit pour les images, mais encore jouable pour l’observation…
En me baladant à la recherche d’individus, j’aperçois un castor qui s’affaire à ronger méticuleusement une branche sur la berge quelques mètres en contre-bas. Pour profiter de la scène, je m’assied au sol et l’admire. Après quelques minutes, le rongeur prend l’eau et se dirige droit sur moi. Quand vas-t’il s’arrêter? Quelle idée a-t-il en tête?
Arrivé à mes pieds, il sort de l’eau, et m’observe longuement. Les yeux dans les yeux, à quelques centimètres seulement l’un de l’autre, nous restons ainsi durant des secondes qui semblent être des heures. Je vois ses yeux cligner, ses moustaches remuer, sa tête dodeliner pour mieux me dévisager. Soudain, il semble décider que cette rencontre est terminée, et s’en va rejoindre la sécurité de son plan d’eau favori. Ce soir là, ce n’est pas l’homme qui est allé à la rencontre de la nature, mais bien la nature qui est venue à la rencontre de l’homme…
Lac de Neuchâtel, le 26 juin 2013
PS: La proximité durant ce beau moment ne m’a pas permis de dégainer mon appareil photo car la distance focale minimale de l’objectif monté ne permettait pas de faire une image. La photo proposée représente donc le repas du castor précédant la rencontre (réalisée au flash, 3200 ISO, f/2.8, 1/60s).