Faible augmentation du niveau de vie et situation financière perçue comme dégradée, perception toujours mitigée de l’état de santé et de la qualité de vie, difficultés liées au dépistage, utilisation partiellement systématique du préservatif, la situation des personnes vivant en France avec le VIH évolue très lentement. Ces quelques conclusions, de l’étude Vespa2, analysée dans le Bulletin hebdomadaire du 2 juillet de l’Institut de Veille sanitaire permettent de confirmer les priorités pour améliorer les conditions de vie des personnes vivant avec le VIH. Ces conclusions alertent également sur les « nouveaux » groupes vulnérables, les femmes et les immigrés.
L’état de santé moyen tend à se dégrader, en particulier avec l’avancée en âge et paradoxalement, avec l’amélioration des résultats thérapeutiques. La proportion de personnes rapportant un épisode dépressif majeur dans l’année atteint 12,9% vs 8% en population générale. Le taux d’hospitalisation estimé par Vespa atteindrait 24,0%. Cependant, la prévalence de l’infection VHC chez les personnes vivant avec le VIH est en forte baisse, de 22% en 2003 à 16,4% en 2011. Une diminution principalement liée à la politique de réduction des risques, dont les programmes d’échange de seringues, l’accès aux traitements de substitution et aux antirétroviraux chez les usagers de drogue.
La situation socio-économique des personnes vivant avec le VIH reste précaire. Près de la moitié des personnes vivent seules ou en famille monoparentale et les difficultés financières deviennent plus fréquentes, en particulier pour les personnes infectées par usage de drogue et pour les malades originaires d’Afrique subsaharienne. Seule bonne nouvelle, le taux d’activité professionnelle a augmenté de 5 points depuis 2003. A une situation déjà fragile en 2003, s’est ajouté l’impact de la crise économique.
Enfin, les difficultés liées au dépistage persistent, avecun taux insuffisant de dépistage volontaire, en particulier dans certains groupes à risque et un dépistage qui reste très tardif chez 30% des patients. 13,5% des dépistages sont considérés comme ayant été réalisés à l’insu de la personne.
Les conclusions indiquent les actions à mener, au-delà du traitement en prévention, telle que la prise en charge des comorbidités dont des symptômes de dépression et l’encouragement au dépistage précoce- avec l’arrivée des autotests ? et, bien sûr, toujours la prévention, en particulier vis-à-vis des femmes et des immigrés avec la reprise d’actions de communication autour du préservatif.
Source: InVS- BEH N° 26-27 – 2 juillet 2013
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