La nature dans la ville, voilà deux mots qui ne devraient pas être érigés en absolus. Il y a plusieurs sortes de villes ; il y a plusieurs façons de percevoir et protéger la nature. Depuis longtemps, l’homme a considéré qu’il devait maîtriser la nature, établissant ainsi une différence entre ce qui est humain et ce qui ne l’est pas. Les jardins sont nés de l’idée de protéger ce qu’il y avait de meilleur (pour l’homme) dans les végétaux (légumes, fruits, fleurs…) et enfermaient donc ces espèces dans des espaces clos. Rapidement, on s’est aperçu qu’autour de ces végétaux gravitaient d’autres espèces vivantes, animales ; une fois encore, l’homme a sélectionné les utiles et les nuisibles, de son point-de-vue. Et, peu à peu, on a compris (certes tardivement) que l’utile et le nuisible n’étaient pas des catégories définitives. On est passé d’une gestion guerrière de l’espace naturel (notamment avec les pesticides) à une gestion tenant compte de la biodiversité. Et, comme on fait des règlements pour tout, on a réglementé les espaces naturels.
Prenons deux villes proches. L’une d’elles (Chilly-Mazarin), dans un espace clos de murs, fait pousser des salades, des fruits, des légumes, des fleurs, dans le cadre d’un potager partagé où une association (Intermèdes Robinson) chaque semaine travaille à l’entretien et la culture des végétaux. L’autre (Palaiseau) a choisi de transformer la rive de la rivière pour la transformer en Espace Naturel Sensible où les arbres, les fleurs, les herbes, l’eau jouent au gré des saisons, redonnant à la rivière son irrégularité, redessinant cette partie du paysage en s’efforçant d’en respecter les rythmes.
A l’occasion du festival Guinguettes et Compagnies, le Collectif Zo Prod a recueilli les mots des uns (à Palaiseau) à propos de la nature pour les porter aux autres (à Chilly-Mazarin). Certaines personnes, rencontrées à Palaiseau, sont venues à Chilly-Mazarin pour se rendre compte de l’effet des mots ici et là.