Hier, et ça m'arrive de plus en plus souvent, j'étais d'une humeur d'escargot. Pas envie d'aller vite, pas envie de courir en groupe, plutôt envie de me balader tranquillement et de rentrer dans ma coquille.
Pas envie non plus de me lever si tôt pour prendre un départ très matinal. Il a bien fallu, parce que Vincent chez qui je dormais avant la course m'a réveillé à l'heure dite. Mais bon, j'étais vraiment pas motivé. La semaine dernière, dans une ambiance et sur une course très abordable, j'avais pu un peu retrouver mon "mental" de compétiteur et en tous cas j'avais couru à fond. Mais là, ces 80 kms et leur énorme dénivelé ne me permettaient pas d'envisager de refaire pareil. Pas tout à fait récupéré et pas envie de subir l'effort toute la journée.
Bon dans le doute où un retour subit de la soif de course reviendrai, je prends tout de même le départ. Je suis assez mal placé sur la ligne et je cours tout de même un peu vite pour revenir, mais les sensations ne sont décidément pas excellentes. J'ai en plus un peu mal au genou gauche, qui accuse un peu le coup en ce moment. Un peu plus loin, je commence à laisser passer tout le monde et à songer vraiment à m'arrêter. C'est presque curieux. J'ai vraiment de plus en plus de mal à courir dans un peloton. En petit comité, passe encore. Mais quand je me retrouve entre la 20e et 100e place de ce genre d'épreuve, j'ai vraiment du mal à supporter. Pas que les gens soient méchants (bien que parfois je les trouve un peu "énervés" surtout en début de course et dans des endroits pas évidents comme ces petits chemins très étroits de Chartreuse), mais leur rythme me perturbe, j'ai trop maintenant l'habitude de ne suivre que le mien, seul et libre.
En haut de la montée en zig-zag qui mène au premier col, je décide donc de stopper là. Ca me stresse, je ne suis vraiment pas d'humeur compétitive.
Quand je me décide à redescendre, le fait de me retrouver seul dans cette belle nature me fait aussi retrouver un bon pas, je respire. C'est donc très psychologique tout ça, même si je suis sans doute aussi un peu fatigué. Je rejoins tranquillement Saint-Pierre, après avoir échangé un petit moment avec les deux serre-file. Je prends quelques clichés et rencontre même quelques gastéropodes qui m'inspirent le début de ce billet.
Une fois rentré à St Pierre, j'attends le passage des coureurs, qui arrivent assez vite après mon retour, en discutant agréablement avec des amis venus faire les relais, dont Pierre Gut, Arnaud Mantoux et Jean-Luc Cadenel. Je repars ensuite faire un petit tour, j'aurai quand même marché une quarantaine de kilomètres dans la journée, avant de revenir vers la ligne pour l'arrivée des premiers et faire mon job de journaliste, tout en prenant bien le temps pour quelques autres discussions amicale.
Vincent termine vers 20h et nous attendons encore un autre ami, , qui termine une heure plus tard, avant de repartir vers Grenoble. J'ai tout de même passé une belle journée, un peu en marge de la course donc, mais à mon rythme.
Je ne sais pas trop si ma motivation pour les compétitions de ce genre reviendra ou pas. C'est vrai aussi que lorsque j'observais les coureurs arriver à St Pierre, leurs émotions et leurs gestes de victoire, je me dis qu'ils sont sans doute aller au bout de leur défi à eux, ce qui est tout à fait estimable et ce que des courses comme ce Grand Duc peut tout à fait apporter. Depuis pas mal de temps déjà, mes défis sont un peu différents. On ne peut pas tout faire et c'est vrai que j'ai de plus en plus besoin de me concentrer sur mes "grands chemins".
Enfin, la semaine prochaine je passerai peut-être comme reporter sur la Montagnhard, si toutefois le timing le permet (ce qui risque être serré) avant de me concentrer et cette fois ça ne sera sans doute que "que du bonheur" sur notre reconnaissance du nouveau Grand Tour de la Tarentaise la semaine suivante, et ça les nouveaux chemins et la découverte, j'aime encore et toujours!
Quelques clichés de ma (malgré tout ) belle journée du Grand Duc: