Ce petit roman a l’avantage d’une histoire simple et facile à suivre. L’idée de départ est intéressante: l’auteur décrit la montée des eaux, la disparition progressive des continents à commencer par ceux qui sont déjà aujourd’hui menacés comme l’Asie du Sud-Est, et justifie ainsi l’urgence de coloniser une nouvelle planète, ainsi que les dérives commerciales et élitistes qui peuvent en découler. Le principe des clandestins, de l’organisation sociale, est particulièrement intéressant et j’ai beaucoup aimé la rencontre avec l’autre invasif qui s’accroche à sa valise de souvenirs de la Terre plus qu’à sa propre vie. Le retournement de l’intrigue, s’il n’est pas spectaculaire, a eu l’avantage de me surprendre et de permettre un regain d’intérêt certain et un rythme qui tient la route.
Néanmoins, l’histoire reste à de nombreux égards déjà-vu et superficielle. Le système des processeurs identitaires dans le nombril m’a rappelé certaines scènes de Minority Report et ici, il m’a semblé peu renouvelé. Le thème du racisme envers l’immigration, s’il a l’avantage de tomber toujours assez juste, n’a rien non plus de révolutionnaire, puisqu’on y retrouve les camps où sont parqués les immigrants en attente de décision et l’institutionnalisation politique. La transposition est donc facile à voir, donne un lecteur satisfait mais pas transporté.
La note de Mélu:
Un bon moment pour jeunes lecteurs.
Un mot sur l’auteur: Thierry Robberecht (né en 1960) est un auteur belge qui s’est spécialisé dans la littérature de jeunesse.