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Cloud working : la nouvelle précarité durable qui guette les salariés !

Publié le 01 juillet 2013 par Slovar
Mettre des millions de salariés en concurrence entre eux sans avoir à prendre en charge leur protection sociale ou leur retraite. C'est ce qui est de plus en plus tendance chez les employeurs aux Etats Unis, en Allemagne, en Espagne et même en France.

Cloud working : la nouvelle précarité durable qui guette les salariés !

Tout d'abord, un constat publié par Les Echos : « En mai, 26,4 millions d’Européens étaient au chômage ». Et dans la mesure où nul ne sait à quel moment les emplois décents selon les termes de l'Organisation Internationale du Travail, c'est à dire  : « (...) la possibilité d’exercer un travail productif et convenablement rémunéré, assorti de conditions de sécurité sur le lieu de travail et d’une protection sociale pour sa famille (...) » redeviendront la norme, l'idée des emplois précaires et ... durables, fait de plus en plus son chemin.
Le Monde dans son supplément Economie et entreprises nous livre un dossier édifiant de 2 pages : « L'envolée des petits boulots » qui explique bien ce à quoi nombre de salariés ou demandeurs d'emploi risquent d'être exposés.
Extraits : « (...) en Allemagne (...) une forme de travail s'y développe qui pose d'importants défis à la traditionnelle cogestion de ce pays : le "cloud working". Fondé sur la dématérialisation complète des structures et processus de travail, il mobilise le syndicat Verdi. L'organisation qui défend les intérêts des salariés des services craint une dégradation des rémunérations et de la protection sociale. Pour mieux faire comprendre le phénomène, Verdi a créé, début 2012, un dessin animé d'anticipation qui raconte l'histoire de Klaus, informaticien, ex-salarié d'un grand éditeur de logiciels, et "cloud worker" au moment de l'action, en 2020. Il travaille de chez lui, en indépendant, avec son propre matériel. Chaque jour, il se connecte à un kiosque en ligne, où sont publiés des appels d'offres auxquels il doit se porter candidat pour pouvoir gagner sa vie. Ses honoraires, variables, dépendent de sa "e-réputation", autrement dit de la note donnée par ses donneurs d'ordres sur Internet. (...) Mais avec la dégradation récente de sa réputation digitale, il doit travailler dur pour faire face à la concurrence, notamment celle des "cloud workers" des pays émergents, qui pratiquent des prix très compétitifs (...) »
Le Monde présente aussi le programme Liquid lancé en 2012 par IBM : « (...) "Liquid" (comme la fonte des frontières traditionnelles du travail) (...) Le nombre de salariés d'IBM pourrait être réduit à terme de 75 %, passant de 400 000 à 100 000 (...) » Traduction de 01.net : (...) IBM ne conserverait qu’un personnel permanent restreint, tout en faisant appel à une nébuleuse de free lance et d’intérimaires (...) »
Mais, qu'en est-il en France ?
Si la mise en place est plus lente, il faut noter la présence d'un opérateur, Twago : « (...) Profitant déjà d’un énorme succès en Allemagne, en Suisse, en Autriche, en Espagne et en Italie, Twago, leader du cloud working en Europe, est né sur la toile française en décembre dernier » Gunnar Berning, son directeur, expliquait avec la plus grande fierté ses objectifs au site Le Petit Journal : « (...) Nous désirons changer la façon dont les gens travaillent. Par exemple, aux Etats-Unis, 30% de la population active travaille en freelance. L’Europe est malheureusement loin derrière ce chiffre. Twago a pour but d’aider les personnes voulant travailler sur ce modèle de freelance, et d’ainsi permettre à chacun dans la société une meilleure insertion dans le monde du travail (...) »
Une petit visite sur leur site (en français) s'imposait donc, pour comprendre comment Twago compte : « (...) aider les personnes voulant travailler sur ce modèle de freelance (...) » En fait, le site se résume à une plate forme d'appel d'offres essentiellement tournée vers les informaticiens et développeur Web. On y trouve des missions variant de moins de 800 à 1500 € avec quelques dossiers dépassant les 6000.
En clair, tout bénéf pour les entreprises qui peuvent acheter des prestations aux prix les plus bas à des soutiers de la sous traitance qui pour survivre peuvent être amenés à brader la moindre opération.
C'est d'ailleurs en Allemagne que le système fonctionne le mieux comme l'écrit Le Monde. Ce qui lui vaut en particulier un taux de chômage bas puisque : « (...) le nombre de travailleurs indépendants n'a jamais été aussi élevé (...) et comme ils sont comptabilisés comme des emplois ...
Face à cette généralisation de la précarité sans fin, Etienne Wasmer économiste et professeur à Sciences Po Paris répond que ce n'est pas : « (...) un risque sur le marché du travail si l'on pense qu'il vaut mieux travailler que rester au chômage (...) C'en est un en revanche si celà conduit à une pression à la baisse sur les salaires de CDI. Ce type de dispositif doit être bien articulé avec le reste de la protection sociale (...) »
Dans la mesure où Geoffroy Roux de Bézieux le futur vice Président du Medef, recommandait, il y a peu, la mise en place de mini jobs en France pour réduire le chômage, il y a tout lieu de s'inquiéter, vous ne croyez pas ? 
Sources
Le Monde

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