Ce lundi 1er juillet, la Croatie sera le 28ème Etat membre de l’Union européenne. Dans un contexte de crise économique et sociale, cette nouvelle adhésion ne fait que ressortir le débat sur l’ouverture de l’Union vers les pays de l’Est.
Les enjeux de cette nouvelle adhésion
L’entrée de la Croatie au sein de l’Union européenne se fait dans un contexte de grave crise économique. Le pays subit en effet une récession depuis 2009. Le décalage au niveau du développement économique se fait largement ressentir avec un PIB 39 % en dessous de la moyenne européenne. Cette adhésion fait donc naître un nouvel espoir au sein du gouvernement croate dans le but de relancer l’économie du pays. Le premier ministre croate a ainsi déclaré « Le 1er juillet ouvre une toute nouvelle perspective, un nouveau monde pour nous ». L’entrée de ce nouvel état au sein de l’UE ne se fera pas sans effort. En effet la Commission européenne a ordonné à la Croatie de mieux maitriser ses dépenses face à une dette publique s’élevant presque à 60% du PIB.
Cette adhésion est avant tout le résultat de sept années de réformes houleuses conduites par la Commission européenne. La Croatie a ainsi du livré à la Haye des hommes politiques et des chefs militaires inculpés de crimes de guerre par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. De plus, le pays a du lutter contre la corruption qui nuit gravement au processus démocratique.
Les inquiétudes face à cette adhésion
L’élargissement de l’Union européenne ne fait pas l’unanimité aussi bien au niveau des états membres qu’au niveau du peuple Croate. L’absence de la présence de la chancelière allemande Angela Merkel lors de la soirée célébrant l’entrée de la Croatie fut très remarquée. Selon les médias croates cette absence serait due au refus du gouvernement croate d’extrader un ancien chef du renseignement yougoslave recherché par la justice allemande.
Si 66% des électeurs croates avaient voté « oui » au référendum sur l’adhésion à l’UE en janvier 2012, seulement un croate sur sept serait favorable à l’organisation d’une fête pour marquer l’intégration du pays dans l’UE d’après un récent sondage. Cet avis mitigé fait échos aux graves difficultés économiques connues par la Grèce qui n’a pas réussi à relancer son économie malgré l’aide de Bruxelles. L’entrée de la Croatie au sein de l’UE ayant lieu dans un contexte de grave crise économique amoindrit donc les espoirs du peuple croate. L’élargissement de l’UE vers les Balkans semble quant à lui être assuré en vue des prochaines années.
Sonia Semere