Les scanners corporels ou portiques de sûreté permettent d’obtenir des images du corps entier de manière fiable et moins intrusive que par palpation. Mais la dose de radiations délivrée reste une interrogation pour de nombreux passagers. Ce nouveau rapport publié par un groupe de travail indépendant sous l’égide de l’American Association of Physicists in Medicine (AAPM), constate que les gens absorbent moins de rayonnement lorsqu’ils passent dans le scanner de l’aéroport que lorsqu’ils attendent dans la file d’attente qui les y conduit !
Les mesures effectuées sur 2 scanners corporels de l’aéroport international de Los Angeles (LAX), ainsi qu’à partir de 7 autres scanners qui n’étaient pas en activité – pour les voyageurs- au moment de la mesure, aboutissent à la conclusion que les scanners corporels délivrent une dose de rayonnement équivalente à celle reçue toutes les 2 mn sur terre ou toutes les 12 secondes durant un vol. Autrement dit, il faudrait passer plus de 22.500 scanners corporels en un an pour atteindre la dose annuelle maximale de sécurité.
Précisément, un homme standard d’environ 1m78 et pesant 73kg recevra environ 11.1 nanosieverts de rayonnement. Le même homme, sur terre (voir schéma de gauche), reçoit environ 3,11 millisieverts de radiations par an soit plus de 10.000 fois plus et, sur un vol d’environ 3 heures, 9,4 microsieverts, soit près de 1.000 fois plus.
Cet examen totalement indépendant des scanners corporels dans les aéroports, le premier à évaluer plusieurs scanners, dont en situation réelle montre que la dose efficace de radiation reçue lors d’un passage est minime, puisque l’équivalent de ce que recevra le passager durant seulement quelques secondes de vol. En fin de compte, ce bilan aboutit à des doses encore plus faibles que celles qui avaient été estimées au départ.
Si, depuis 2010, de nombreux aéroports américains les ont adoptés, la règlementation européenne également fin 2011, l’ANSES (Afsset) a, pour la France et sur les équipements disponibles réalisé en 2012 une évaluation des doses de rayonnement. L’Agence française avait alors conclu que les valeurs mesurées pour le scanner corporel étaient très inférieures aux valeurs limites d’exposition du public aux champs électromagnétiques émis par les équipements utilisés dans les réseaux de télécommunication ou par les installations radioélectriques.
Sources: AAPM Report
Anses AVIS de juillet 2012