Afin d’éviter les injections quotidiennes, de nombreux chercheurs travaillent à de nouveaux modes d’administration, d’autres dont cette équipe internationale à un vaccin contre le diabète de type 1, qui selon cette étude, semble prometteur. Son principe, inciter le système immunitaire du patient à cesser d’attaquer les cellules bêta productrices d’insuline du pancréas. Comment ? En injectant un « plasmide » ou molécule d’ADN contenant le code pour faire la pro-insuline. Ces premiers résultats, encourageants, sont publiés dans la revueScience Translation Medicine.
Car dans le diabète de type 1, une maladie auto-immune, le système immunitaire détruit les cellules bêta productrices d’insuline du pancréas, impliquant, pour les patients, une insulinothérapie à vie. Or, les cellules bêta sont responsables de la production d’insuline, qui joue un rôle crucial dans la régulation du taux de sucre dans le sang. La maladie se développe généralement pendant l’adolescence et les personnes atteintes de la maladie ont besoin d’insuline à vie. Il serait possible de bloquer les effets du système immunitaire en utilisant des immunosuppresseurs, mais cela rendrait les patients plus vulnérables aux infections. L’idéal serait de pouvoir bloquer les cellules immunitaires qui attaquent le pancréas tout en laissant le reste du système immunitaire intact.
Un « plasmide » contenant le code pour faire la pro-insuline : C’est ce que cette équipe européenne, américaine et australienne, financée par Bayhill Therapeutics, a testé. L’approche des chercheurs consistait à injecter aux patients un « plasmide » ou molécule d’ADN contenant le code pour faire la pro-insuline, la forme immature de l’insuline, secrétée par les cellules bêta. De précédentes études sur la souris ont déjà montré que de telles injections prévenir et enrayer la destruction des cellules bêta par les cellules immunitaires (T). En introduisant artificiellement la molécule de pro-insuline via le vaccin, les chercheurs pensaient que le système immunitaire deviendrait plus tolérant et moins susceptible de répondre à la pro-insuline.
80 adultes diagnostiqués diabétiques de type 1 ont reçu des injections intramusculaires de plasmide avec ou sans la composante pro-insuline.
· Chez les participants ayant reçu le vaccin, le taux de pro-insuline est amélioré vs témoins, pendant et juste après une période de traitement de 12 semaines.
· Une dose de 1 mg permet d’augmenter de 19,5% le taux de pro-insuline, une différence statistiquement significative mais qui s’estompe rapidement.
· Les cellules T CD8 +, spécifiquement celles qui réagissent à la pro-insuline- ont diminué chez les participants ayant reçu le vaccin.
· Enfin, peu d’effets secondaires sont liés au vaccin.
Le vaccin a donc déjà permis d’améliorer la fonction des cellules bêta productrices d’insuline du pancréas, mais de manière temporaire puis le fonctionnement des cellules bêta a diminué rapidement après les injections. Ce qui suggère que des injections régulières de vaccins pourraient être nécessaires pour que cela fonctionne à long terme…Si ce vaccin pourrait permettre d’améliorer les symptômes, mais pas d’obtenir une guérison complète de la maladie, il reste une base précieuse pour une nouvelle approche de traitement, moins contraignantes, du diabète de type 1.
Source: Science Translation Medicine online June 26 2013 DOI: 10.1126/scitranslmed.3006103
Plasmid-Encoded Proinsulin Preserves C-Peptide While Specifically Reducing Proinsulin-Specific CD8+ T Cells in Type 1 Diabetes. (Vignette NHS,
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