La courtoisie, la galanterie, l'élégance, la politesse … sont des notions très anciennes de l'histoire sociale française … Celle de savoir-vivre en fait partie. Dans le Dictionnaire de L'Académie française de 1762 (quatrième édition) on lit : « On dit, qu'Un homme sait vivre, pour dire, qu'Il se conduit dans le commerce de la société civile, avec tous les égards, toutes les mesures, & même toutes les précautions qu'un honnête homme est obligé d'avoir, ou de garder avec les autres. Et dans le sens contraire on dit, qu'Il ne sait pas vivre. On dit, qu'Un homme sait bien le monde, pour dire, qu'Il sait bien la manière de vivre dans la société des hommes, & particulièrement du grand monde. » Mais, comme l'écrit Jean-François Féraud dans son Dictionnaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788), cette expression qui utilise deux substantifs (qui sont aussi deux verbes) est « contre le génie de la Langue ». C'est sans doute pour cette raison qu'aucun ouvrage ne l'utilise directement dans son intitulé avant le XIXe siècle. Si on s'en réfère au catalogue numérisé de la Bibliothèque nationale de France, le premier manuel comprenant dans son titre cette locution date de 1838. A partir de ce moment les ouvrages abordant cette thématique ne cessent de se multiplier jusqu'à aujourd'hui. Je ne vais pas m'étendre ici sur ce sujet. J'en parlerai sans doute dans un prochain « Manuel du gandin ».
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