Les blogueurs se sont saisis du prétexte de l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy pour tirer un bilan de l'action du chef de l'État depuis un an. Certains, à droite, expriment leur impatience, d'autres, à gauche, appellent à boycotter la retransmission. Tous critiquent la politique de Nicolas Sarkozy.
" Après la méthode Couac, la méthode Coué " . Le blogueur Dominik Vallet, de " Little Brother ", ne regardera même pas sa télévision, ce soir. " Déjà tous les médias nous annoncent ce qu'il va nous dire car il a, semble-t-il, rôdé son texte auprès de pas mal de gens. "
Ce thème de la connivence supposée entre Nicolas Sarkozy et les journalistes est repris par le blogueur de gauche Juan, de " Sarkofrance ", dans un article qu'il qualifie d'" exclusif ". Selon lui, Nicolas Sarkozy déclarera qu'il n' est " pour rien " dans les mauvais résultats de l'économie française en raison d'une conjoncture internationale défavorable : flambée des cours du pétrole, crise financière américaine, crise alimentaire mondiale. De même, déclarera-t-il selon Juan que " la France résiste mieux que ses partenaires " " grâce aux réformes ". Juan conclut : " Cette intervention ne répondra pas à toutes les questions que l'électeur pourrait (légitimement) se poser. Mais le Président est excusé. Il n'a pas le temps de lire les blogs vigilants qui veillent au respect de ses promesses. "
Les " vigilants ", un réseau de blogs antisarkozystes dont font partie Juan, et Marc Vasseur. Ce dernier, rédacteur de " Jeune élu en retraite ", va jusqu'à dire qu'il n'en a " rien à foutre de Sarkozy à la télé " , reprenant ainsi à son compte les propos prêtés au Premier ministre François Fillon par le Canard enchaîné de cette semaine au sujet des allocations familiales.
" À droite toute ! "
À droite, Sébastien Lasserre, de " Ça réagit ", tire également dans un billet intitulé " Un an : à droite toute ! " un bilan critique, pour des raisons opposées, de l'action de Nicolas Sarkozy depuis un an. " C'est au plus bas dans les sondages que Sarkozy soufflera sa première bougie comme Président, caractéristique de l'homme oblige, cela passera par une grand messe télévisée. [...] L'électeur que je suis ne peut tout de même pas se féliciter de cette première année [...]. Nicolas Sarkozy n'a que peu dérogé au grand principe chiraquien de précaution en matière de réforme. "
Sébastien Lasserre regrette par exemple le " consensus mou " ayant selon lui présidé à la réforme de l'Université, dont la sélection et l'augmentation des frais de scolarité ont été exclues : " Quoi qu'il en dise ce soir, Nicolas Sarkozy fait du chiraquo-centrisme. "
Sébastien Lasserre est également pessimiste sur la possibilité pour le chef de l'État de faire conïncider sa politique avec le volontarisme qui avait marqué ses discours de campagne. " La conjoncture économique plombée par la crise américaine a [..] quasiment d'ores et déjà coupé les quelques marges de manœuvre de Nicolas Sarkozy durant ce quinquennat. Désormais, il est pieds et poings liés, même [s'il] exprime toujours son désir d'action. [...] Nicolas Sarkozy ne dispose à vrai dire que d'un nombre de leviers d'action limité. "
Se définissant comme libéral plus que de droite, Sébastien Lasserre appelle enfin le président à poursuivre les réformes économiques d'essence libérale : " Après avoir assumé les valeurs de droite, Nicolas Sarkozy a encore des efforts à faire pour assumer les théories économiques "de droite" pourtant diablement nécessaires dans cette conjoncture morose. "
Avant son " Grand Oral " de ce soir, Nicolas Sarkozy se voit même décerner une note par Sébastien Lasserre : 10,5/20, le blogueur encourageant " l'élève à poursuivre son travail en essayant toutefois de l'approfondir. "