Nous étions quelques irréductibles à vouloir nous réunir une dernière fois avant que les vacances ne nous séparent. Comme d'hab, chacun amenait quelque chose à manger et à boire. Ci-dessus, c'était la pré-entrée faite par bibi pour aller avec le traditionnel champagne de bienvenue. Elle était composée de Saint-Jacques (et son corail), de crevette, d'andouillette et de jambon de la Forêt-Noire. J'expliquerai dans un billet le process de fabrication...
La bulle était un Brut Zéro de Tarlant (1/3 de chardonnay, 1/3 de pinot noir, 1/3 de pinot meunier ... et zéro dosage, évidemment). Il avait la fraîcheur et la droiture d'un non-dosé, mais comme il a été dégorgé il y a 3 ans, son ossature était recouverte d'une chair accueillante. Ceci dit, il était encore d'une jeunesse insolente et pourrait tenir un sacré bout de temps !
Là, c'est l'entrée by Olivier. C'est un tartare de veau au citron et aux pistaches (+ autre chose, me rappelle plus...). Evidemment d'une grande tendreté, avec une belle fraîcheur due à l'agrume. Cela se mariait parfaitement avec le blanc qu'il avait amené : un Vouvray "les grives soules 2010" du domaine Perrault-Jadaud.
Ce qui est très drôle, c'est que j'avais goûté la production de ce domaine 10 jours auparavant à Bordeaux, et que nous envisagions de référencer ce domaine à Vins étonnants. Le 2010 n'est plus dispo, et c'est bien dommage, car c'est un superbe vin. À la fois rond (une matière presque moelleuse) tendu, minéral, dense, avec un agrume expressif qui faisait du clin d'oeil au citron du plat. Joli moment de gastronomie.
Suivait une poitrine de porc confite avec une aubergine fondante, du poivron rouge confit et de la crème d'ail. C'est moi qui l'ai fait, aurait dit une célèbre blogueuse. Là aussi, la recette incessamment sous peu. J'avais ouvert deux bouteilles :
La première est un Touriga Nacional produit dans le Minervois ('videmment en Vin de France). J'en avais parlé avec beaucoup d'émotion ICI. Et comme ce billet enthousiaste en a fait l'un des best sellers de notre site, je voulais la regoûter dans un contexte gastronomique et la faire déguster en aveugle à des amateurs de vins. Des que j'ai mis le nez dessus, j'ai de suite été ému par ce mélange de violette, de poivre, de réglisse et de viande fumée.En en bouche, c'est d'un superbe équilibre. La seule chose que l'on puisse lui reprocher est un certain manque de persistance. Mes invités ont beaucoup apprécié. Ils placaient ce vin en Syrah rhodanienne, et n'auraient jamais imaginé la véritable origine de ce vin.
J'avais choisi cette deuxième bouteille parce qu'Olivier m'avait dit qu'il aimerait bien découvrir ce producteur. Il s'agit de Sylvie 2002 de Terre Inconnue. Ce coup, c'est de la syrah, associée à de la serine (une vieille variété de syrah). Au départ, ça gazouille un peu. Je l'ai donc secouée pour éliminer le gaz carbonique. On a pu alors profiter de la richesse et de la puissance de ce vin qui ne fait pas ses 11 ans. L'accord avec le plat était remarquable (avec le premier vin aussi, d'ailleurs)
Le dessert était un clafouti amélioré by Hermé, lui-même amélioré by Stéphane (parce que Hermé, il est bien gentil, mais à côté de Stéphane, c'est une bille en clafouti...). Stéphane devrait me confier la recette. Le vert que vous voyez, c'est du thé Matcha.
Ce Riesling 2004 de Fritz Haag ne faisait pas non plus son âge. Marqué par la pêche, la mandarine et l'ananas, il avait un sucre très discret remarquablement équilibré par son acidité. J'adore ce genre de vin !!!
Le deuxième, un Müller Thurgau 2000 de Ochs, avait un sucre beaucoup plus marqué, même si c'était difficile d'imaginer qu'il puisse contenir 343 g de sucre par litre !!! Il faisait beaucoup plus évolué : il avait une couleur ambrée et des aromes de confiture de mirabelle/quetsche, avec aussi un côté caramélisé. Très bel équilibre, car l'acidité était maousse costaud. Une belle découverte !
Merci pour cette très belle soirée :-)