Patti Smith à l'Ancienne Belgique de Bruxelles, le 24 juin 2013

Publié le 24 juin 2013 par Concerts-Review

Mitch Zoso Duterck

Setlist :

  • 01. Ask The Angels.
  • 02. Privilège (Set Me Free).
  • 03. April Fool.
  • 04. My Blackean Year.
  • 05. Free Money.
  • 06. Summertime Blues.
  • 07. It's The Girl.
  • 08. Beneath The Southern Cross.
  • 09. Nuggets Medley.
  • 10. Ain't It Strange.
  • 11. Pissing In The River.
  • 12. Land.
  • 13. Gloria.
  • 14. Happy BIrthday.
  • 15. Banga.
  • 16. People Have The Power.
  • 17. Babelogue.
  • 18. Rock'n' Roll Nigger.

Excellent début de semaine en ce lundi soir où l'Ancienne affiche encore sold out. Cette fois, c'est pour fèter le retour de Misses Patti Smith.

La native de Chicago affiche ses 67 ans bien sonnés. Cette icone respectée par tous est considérée comme la "grand-mère" du punk aux Etats-Unis, un punk radicalement différent du punk anglais dans son approche et sa démarche beaucoup plus intellectuelle que nihiliste. La réputation de Patti Smith, n'est plus à faire et elle assume ses choix, les vestimentaires comme les autres. Ce n'est pas Deborah Harry mais quel charisme et quel talent. En un tour de main elle a mis en poche les trois générations de spectateurs présents ce soir la. On peut se dire que sa musique ne touche que les vieux, hé bien que non. La musique de Patti Smith se transmet de génération comme une flamme olympique. Et les premeirs rangs, là où c'est chaud sont squattés par la jeunesse qui connait tout et chante à tue-tete. Patti Smith a toujours eu des choses à dire, et intéressantes qui plus est. Qu'on l'aime ou pas, il faut lui reconnaitre son intégrité, son engagement de chaque instant à exprimer ses idées et à les défendre publiquement. Ses chansons sont à cette image, parfois très brutales, incantatoires, soutenues par une rythmique à deux ou trois accords d'un band mené par l'increvable et fidèle guitariste Lenny Kaye épaulé par le bassiste Jackson Smith, le fils qu'elle à eu avec le défunt Fred "Sonic" Smith guitariste du MC5.

Le concert débute par un classique, un hit "Ask The Angels" et d'emblée l'ambiance est au top. Patti fait une pause à chaque morceau et nous gratifie de ses touches d'humour dont elle à le secret. Ce soir, il n'y aura pas de lectures de poésies ni de textes de quelqu'accabit que ce soit qui déconcertent et ennuyent parfois les non-initiés et ceux qui ne possèdent pas convenablement la langue de Willam (celui qui est né à Strattford-Upon-Evon). Ce sera musique et humour et c'est très bien ainsi. Tout est construit en climats, en temps faibles et en temps forts, très forts memes, lors desquels Patti amène ses chansons au sommet de leur puissance comme un orgasme libérateur qui excite une foule qui peut enfin hurler le chorus dévastateur.

Le medley "Land / Gloria" en reste le plus bel exemple à ce jour. On a l'impression d'etre amené à une sorte de transe sans pouvoir faire marche arrière et encore moins s'arrèter. La seule issue étant de reprendre en choeur "GLORIA" le mot ultime avec les quelque 2.000 autres participants à cette orgie sonore et frénétique. Il y a d'autres moments d'une sensibilité énorme comme le très beau "It's The Girl" dédié à Amy Winehouse. et il y a aussi le méga-succès écrit par Bruce Springsteen qu'est "Because The Night". Dès les deux premières notes de piano jouées par Jessy Smith, la fille de Patti dont c'est l'anniversaire en ce 26 juin, la salle hurle de plaisir car c'est un tube qui va pouvoir etre chanté par tout le monde. Il y aura aussi cette fabuleuse version rock'n'Roll du "Summertime Blues" d'Eddie Cochrane dont elle est fan ou encore le troublant "Banga" ou elle fera aboyer une salle entière, vous avez bien entendu, aboyer! Sauf votre reproter favori qui se contentera de japper intérieurement pour cause d'enregistrement à ne pas perturber.

Autre temps très fort, le magnifique "Beneath The Southern Cross" dédié à Nelson Mandela et qui va aller crescendo jusqu'a devenir envoutant, hypnotique un peu à la manière d'une danse tribale. C'est mortellement beau et avec les quelques collègues qui écrivent eux aussi des revues de concerts on a bien du mal à ne pas bondir sur ses pieds pour se trémousser et applaudir tant c'est prenant. Mais que ferait- on de nos apapreils photos et autres enregistreurs? Et puis il nous faut garder un peu de réserve sous peine d'etre accusés de partialité. Pendant 1h55, ce sera une véritable communion entre Patti Smith, androgine, presqu'ambigue, et son public. Quelle sacré bonne femme! Une poétesse, une artiste respectée et qui à mon sens le sera encore au-delà du temps un peu à la manière de ces Amours qui naissent soudain pour tansformer tout ce qu'ils touchent en passion, en fusion pure et éternelle, poussant la gemellité de ses élus à ne plus etre qu'un.

Merci Patti.

Mitch Zoso Duterck