Le livre: Jason Walker, treize ans, voit sa vie bouleversée le jour où il bascule dans la gueule d’un hippopotame au zoo, et qu’il atterrit dans un autre monde. Des suicides en musiques, des livres interdits voire vivants, des crabes géants, des baies revitalisantes, … Il serait un Beyonder, un voyageur capable de traverser entre les mondes. Il ne sait ni pourquoi ni comment, mais il est bien déterminé à retourner chez lui. Il apprend que le monde dans lequel il vient d’arriver est soumis à un magicien tyrannique qu’il doit lui-même terrasser pour réussir à rentrer. Pour cela, il doit prononcer un mot magique particulièrement puissant, dont chacune des syllabes sont soigneusement gardées séparément par différentes personnes. Le voilà parti en quête des différentes syllabes dans un monde inconnu régi par des règles étranges, avec des créatures plus que surprenantes.
J’ai découvert ce livre grâce à Anne Sophie. La fantasy n’est pas mon genre de prédilection, mais je ne désespère pas de trouver un livre qui m’amène à revoir mon avis. Je dois avouer que ce ne sera pas celui-ci. Ce roman ne manque pourtant pas de qualité. L’univers créé est extrêmement riche et foisonne d’excellentes idées. Le suicide rituel sur lequel il s’ouvre m’a fait espérer un monde cruel et mystique. Le concept du mot à reconstituer, du pouvoir de la parole comme seul recours contre le despote, m’a beaucoup intéressée. Les créatures magiques sont absolument fascinantes. J’ai particulièrement aimé les Détachables, ces créatures qui peuvent se séparer d’une partie de leur corps sans en souffrir, puis la récupérer. Ou encore les Amar, ces êtres issus d’une graine qui, à leur mort, s’enfouissent dans le sol pour y germer et faire renaître la personne. Le lac blanc, liquide quand on y entre en douceur, solide sous une pression forte, est une invention à la fois épatante et inquiétante. Hélas, avec de si bons éléments, le roman ne parvient pas vraiment à décoller. L’intrigue est terriblement lente et linéaire, on passe d’épreuve en épreuve de manière quasi-indépendante, ce qui donne un rythme assez lancinant. Les personnages principaux sont assez plats, peu crédibles, et leur “humour” promis par la quatrième de couverture se résume à quelques jeu de mots potaches qui doivent perdre beaucoup à la traduction. Un seul retournement de situation m’a vraiment accroché mais il reste bien isolé dans les 600 pages qui défilent sans la moindre surprise, jusqu’à une fin plate et d’une facilité un peu décevante. En un mot, quelque chose d’assez superficiel, qui doit certainement plaire à un public jeunesse mais qui me laisse largement sur ma faim.
La note de Mélu:
A réserver aux lecteurs très jeunes, ou pas trop exigeants.