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Aujourd'hui, j'ai testé –un soda déguisé

Par Ajdjaiteste

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"Je vais prendre une Leffe, tu veux quelque chose ?" Grosse pression devant le frigo du Monop’ : il fait chaud et on a soif, nous sommes pressés et moi, indécise. En parcourant les étagères réfrigérées, mon regard s’arrête soudain sur un objet glacé non identifié, une canette beige et dorée aux airs tropico-gothiques. Kesako ? De la bière au gingembre ? Mais quelle bonne idée !

Toute excitée par ce choix, je dépose fièrement ma trouvaille en caisse, Monsieur règle et on sort fissa. Alors que je m’apprête à détacher l’opercule, en exprimant mon impatience à voix haute, il me sort : "Non mais je crois pas que ce soit de la bière."… Légère déception, suivie d’une petite inquiétude provoquée par le souvenir désagréable du root beer, goûté East Coast il y a (trop) longtemps. (A l’époque, j’étais fort jeune et probablement moins favorable aux boissons déguisées en cola.) Après nouvel examen de l’emballage, je confirme les dires de Monsieur. C’est pas grave, au moins je suis prévenue : j’efface de mon imagination la liste de goûts espérés, je fais place nette pour accueillir sans préjugés cette boisson made in UK.

Ça commence par une saveur légèrement acidulée et surtout hyper sucrée, comme un rappel des tisanes citron et miel contre le mal de gorge –et peut-être aussi un peu comme un sirop pour la toux, d’ailleurs… En tout cas, c’est pas mal. Mais j’ai à peine le temps d’enregistrer ma première impression qu’arrive en fanfare l’empreinte persévérante de la racine, au goût de terre poivrée si caractéristique. Woah… ça dépote ! Le ginger ale, c’est très bon mais, à côté, c’est de la gnognote. En fait, pour donner une idée à ceux qui n’ont pas encore goûté, je dirai que le ginger beer, c’est comme du gingembre confit à boire.

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Image source : Lucille Roberts


Epatée par le spicy kick de ce fiery drink –y’a pas d’autres mots–, je me mets à imaginer quelques mélanges fruités… et leurs versions alcoolisées. Pendant mes rêveries, je continue à siroter cette grande nouveauté. Je finis par me dire que 33cl c’est bien, mais ça commence quand même à devenir un peu écoeurant (je vous dis que c’est très fort et sucré). D’où l’intérêt, j’en suis persuadée, de le marier à d’autres ingrédients pour équilibrer. Citron vert & ananas frais, ou encore pamplemousse & feuilles de menthe/basilic ? Et pomme-cannelle, peut-être goyave-vanille ? Endless possibilities… 

De retour à la maison, je me renseigne un peu. Bingo. Herbes aromatiques, agrumes et ananas ont déjà été testés et manifestement approuvés : il ne reste plus qu’à doser puis remuer.

J’ai aussi dégotté un vieux livre de cocktails que je n’utilise jamais –c’est idiot– et voilà ce que j’y ai trouvé :

  • Suffering Bastard (!) : Verser 1 càs d’Angostura dans un verre Collins glacé. Le tourner pour recouvrir les parois et jeter le surplus. Remplir le verre de glaçons puis ajouter 60 ml de gin, 45 ml de brandy (cognac), 15 ml de jus de citron vert et 1 càc de sirop (de fruit en conserve). Bien mélanger et finir de remplir avec le ginger beer. Mélanger doucement et décorer avec une tranche de concombre, une de citron vert et quelques feuilles de menthe. (Recette de Sally Ann Berk publiée dans The New York Bartender’s Guide, éd. Könemann.)


Bref, y’a d’quoi faire. Merci chéri, merci Monoprix.

Et, à l’occasion de ce 101ème post, merci à la centaine de personnes qui me suivent :)


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