Critique Ciné : Vive la France, chauvinisme édulcoré

Vive la France // De Michaël Youn. Avec José Garcia et Michaël Youn.

Après l'honorable (en certains points) Fatal, Michael Youn était de retour derrière la caméra pour un tout nouveau film. Michael Youn semble revendiquer avec ce film son statut de Sacha Baron Cohen français. Je ne suis pas totalement d'accord avec ça, mais ce n'est pas non plus totalement faux. En tout cas, son Vive la France, sans être totalement réussi, parvient à nous faire décrocher quelques rires. D'une histoire poussive et surtout d'un périple enchainant les clichés français (et surtout les clichés corses), on a une sorte de parodie de Borat édulcorée. C'est un peu comme si Vive la France avait été amputé de tout ce qui avait fait le succès de Borat : c'est à dire son humour graveleux, ses scènes racistes, etc… Vive la France ne prend aucun risque, et reste alors dans la bonne petite comédie potache familiale. Sauf que j'avais envie de voir quelque chose de plus pensé, de plus écrit. Malheureusement, l'empilage de clichés fait assez peur.
Muzafar et Feruz sont deux gentils bergers du Taboulistan… tout petit pays d’Asie centrale dont personne ne soupçonne l’existence. Afin de faire connaître son pays sur la scène internationale, le fils du président tabouli décide de se lancer dans le terrorisme «publicitaire» et de confier à nos deux bergers, plus naïfs que méchants, la mission de leur vie : détruire la Tour Eiffel ! Pour atteindre leur objectif, ils devront traverser le milieu le plus hostile qui soit : la France ! Une France, bien loin de l’Occident qu’on leur avait décrit : entre les nationalistes corses, les policiers zélés, les taxis malhonnêtes, les supporters violents, les employés râleurs, les serveurs pas-aimables, les administrations kafkaïennes et les erreurs médicales… rien ne leur sera épargné.
Le problème de Vive la France c'est qu'il veut trop jouer le choc des cultures, un peu comme avait déjà pu le faire quelques années auparavant Dany Boon dans son Bienvenue chez les Ch'tis. Si ce dernier empilait aussi les clichés, il était bien plus sympathique à regarder. J'ai beau détester Dany Boon et sa suffisance, son Bienvenue chez les Ch'tis n'était pas totalement raté. Mais après m'avoir bien fait rire avec Fatal, j'attendais quelque chose d'autre de Michael Youn. C'est un peu comme si le trublion du Morning Live avait pris un anabolisant juste avant d'écrire Vive la France. Il a un peu perdu de son mordant si je puis dire. Où est cet homme qui était capable d'inonder la maison de quelqu'un tout simplement pour faire la scène d'un de ses films ? Bien que les personnages soient plus ou moins attachants, on ne parvient pas à totalement apprécié Vive la France comme il aurait du être.
Il y a un manque de pas mal de choses. Pourtant, comme je le dis c'est une comédie aux personnages sympathiques. Mais la sympathie ne suffit pas. Il en faut un peu plus au spectateur. Notamment de l'humour qui ne cherche pas à rire des clichés de toutes les régions françaises (alors qu'au fond il y avait de quoi rire avec tout autre chose en France que les clichés corses par exemple). Je suis déçu de ce second film de Michael Youn. J'aimais bien son énergie et surtout sa folie. C'est quelqu'un qui a des idées je suis certain mais dans un souci de faire un film grand public, il s'est laissé prendre au piège. José Garcia (Jet Set) que j'aime bien lui aussi reste fidèle à lui même et reste un bon compagnon de route pour Michael Youn. Les deux acteurs en font parfois des caisses mais c'est aussi drôle dans certains cas. Comme quoi…
Note : 4/10. En bref, dommage que Vive la France manque de finesse et surtout de plus de saveur. Les personnages sont attachants mais globalement l'histoire ressemble un peu trop à du Dany Boon sans Dany Boon.