Selon Libération l'interview de Sarkozy de ce soir couterait 280 000 euros !!!
C’est dans un écrin que va se lover Nicolas Sarkozy ce soir à partir de 20h15. En direct de l’Elysée - un nom qui fleure bon l’ORTF -, c’est comme à la maison. Le budget est plus que confortable, «colossal», commente un expert: selon nos informations, 280 000 euros, à la charge de TF1 et France 2, coproductrices de l’émission (diffusée également sur LCI, ainsi que France 24, BFM TV et i-Télé qui payent chacune 12 000 euros de droits). Il faut dire qu’un studio a été construit de toutes pièces dans la salle des fêtes du Château, «relookée avec un sol en verre rétro-éclairé et une table au design moderne», indique le Parisien. Aux décors, une star, Philippe Désert, qui a déjà créé celui du débat de l’entre-deux tours entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. A la réalisation, une autre star de la télé : Renaud Le Van Kim. A son actif, le Grand journal de Canal +, les Césars mais surtout l’intronisation d’un certain Nicolas Sarkozy en tant que candidat UMP à la présidentielle début 2007. A noter : c’est la même paire qui officiait en 2005 pour le calamiteux débat télévisé de Jacques Chirac sur la Constitution européenne.
Des quatre vedettes du PAF présentes ce jour-là face à Chirac, seul l’immarcescible PPDA a sauvé son fauteuil. En lieu et place des Delarue, Fogiel et Chain de 2005, David Pujadas jouera les maîtres de cérémonies avec Poivre. Les deux passeront les plats entre des débats thématiques menés par Véronique Auger pour l’économie et le social (France 3), Yves Calvi pour la société (France 2 et France 5) et Vincent Hervoüet pour l’international (LCI). Voilà donc la brochette choisie par Sarkozy à qui l’on prêtait l’envie de renouveler ses intervieweurs habituels, PPDA et Arlette Chabot, jugés «ringards». «Un: le président n’a jamais dit ça, rétorque Franck Louvrier, conseiller presse et communication de Sarkozy, deux: ce sont les noms que les chaînes nous ont proposés.» D’accord, Sarkozy n’a pas choisi, il a agréé. Seulement au sein des chaînes c’est exactement l’inverse que l’on raconte, Sarkozy a choisi, et ce sont les télés qui ont agréé. Nuance.
Et on n’en saura pas plus: entre deux portes, un des intervieweurs du Président chuchote un fugace «On n’a pas le droit de parler de la préparation de l’émission pour éviter les couacs.» D’où vient la consigne? L’Elysée dément toute responsabilité: «Demandez aux chaînes.» Et les chaînes de rester coites.
Délicieuse ambiance emblématique de la Sarkommunication en vigueur depuis un an et qui consiste à maîtriser la communication présidentielle. La sienne, mais aussi celle du gouvernement qui a donné lieu récemment à de nombreux ratés. Au risque d’aller trop loin dans la maîtrise: hier dans la cour de l’Elysée les journalistes ont été parqués derrière des barrières et n’ont pu, comme à l’accoutumée, alpaguer les ministres pour recueillir leurs commentaires. Résultat : ils ont posé caméras, appareils photo et stylos pour manifester leur mécontentement.