Il fait appel à Alfred Grévin, à la fois dessinateur humoristique, créateur de costumes de théâtre et sculpteur. Son talent est tel que ce qui s'appelle alors Théâtre portera son nom. Lorsque Grévin ouvre ses portes le 5 juin 1882, le succès est immédiat !
Un troisième homme joua un rôle essentiel, le financier Gabriel Thomas, qui était déjà à l’origine de la société d’Exploitation de la Tour Eiffel et du théâtre des Champs Elysées.
Le patrimoine du Musée Grévin n'a cessé depuis de s'enrichir. Chaque année 4 à 6 nouvelles personnalités y font leur apparition, souvent dans une mise en scène particulière à l'exercice de leur "vraie" vie.
Ainsi Nolwenn Leroy de cire est présentée, micro en main, assise sur un piano sur lequel joue Elton John. La tenue choisie et portée par Nolwenn est une très jolie robe noire brodée or, signée par la marque Manoush.
Anne Roumanof est arrivée le 13 juin de cette année et vous en serez pas surpris de la voir en robe rouge, devant la scène du très joli Théâtre Grévin, classé à l’Inventaire des Monuments Historiques.
C'est l'Académie Grévin, présidée par Bernard Pivot, qui, depuis 2001, se réunit deux fois par an et désigne les personnalités élues pour entrer à Grévin, en restant dans la lignée du fondateur.
Les tenues d'époque sont fabriquées, d'après documents historiques, dans les ateliers de Grévin. Pour les personnalités actuelles, ce sont souvent leurs couturiers attitrés qui les habillent où elles-mêmes offrent à Grévin une de leurs tenues. Les tenues des sportifs sont les leurs.
La naissance d’un personnage de cire fait appel au travail de plus de quinze artistes : sculpteur, mouleur, maquilleuse, costumière... Mesures, photos et vidéos sont prises lors du premier rendez-vous avec la personnalité, et vous vous doutez qu'aucun détail ne sera laissé au hasard. Un parcours découverte vous initie à toutes les étapes à la fin de la visite. Il faut un budget de 35 à 75 000 € et 6 mois de travail pour assurer, le jour de la confrontation finale lors de l’inauguration, une ressemblance qui doit être parfaite.
La surprise peut s'exercer de diverses manières. J'ai vu des spectateurs émus par le regard de personnages aujourd'hui décédés et qui semblaient près de leur parler.
D'autres s'étonnent de la taille de la vedette, soit très petite, comme Mireille Mathieu ou ... Nicolas Sarkozy.
Soit gigantesque comme Sébastien Charal ou le général De Gaulle. On a beau le savoir, l'effet est impressionnant.
Il y a des mises en scène troublantes, d'autant que pour brouiller les pistes, le parcours est ponctué de personnages anonymes et que des magiciens et des comédiens en chair et en os y évoluent aussi en costumes.
Bref, il faut se méfier de tout le monde.
En tout cas la joie du public est palpable. Aussi bien dans les salles consacrées à l'actualité que dans la partie historique ou dans l'espace enfant. Tout est conçu de manière à ce que celui qui le souhaite puisse poser à coté de son idole. Alors n'oubliez pas votre appareil photo et abusez ensuite vos amis ! Il ne vous manquera que l'autographe pour authentifier votre rencontre.
Pour ma part j'ai été davantage touchée de me trouver face à Jean-Paul Sartre que près de l'écrivaine au chapeau (Amélie Nothomb).
En fin de visite, on entre dans la Coupole et la Salle des Colonnes, un décor créé pour le Musée Grévin en 1882 par l'architecte Esnault Pelterie, à l’emplacement du café de Mulhouse. Stéphane Bern s'y trouve parfaitement à l'aise ... je crois me souvenir que la reine d'Angleterre n'est pas très loin.
Quelques uns ont été refaits comme Julien Clerc, entré à 22 ans alors qu'il chantait dans la comédie musicale Hair. Toutes sont régulièrement retouchées pour "intégrer" leur vieillissement ...
Une actrice qui aurait l'habitude de confier son visage aux mains d'un chirurgien esthétique causerait des soucis aux artistes plasticiens du Grévin.
C'est peut-être ce qui explique que certaines n'y sont pas ... En tout cas l'équipe n'a pas encore rafraichi la coupe de cheveux de Jenifer.
Grévin est aussi implanté à l'étranger. Il existe à Montréal depuis le mois d'avril et ouvrira dans un an à Prague. Nos cousins outre atlantique y découvrent des personnalités liées à leur histoire mais certaines vedettes comme le grand Charles, la jolie Céline Dion, Franck Dubosc ou Charlie Chaplin sont dans les deux établissements, dans des postures éventuellement différentes.
L'ensemble ne serait pas complet sans le Palais des Mirages qui a été installé ici en 1906. Un spectacle d'illusion y est donné au début du parcours.
Gabriel Thomas, alors Président de Grévin avait été tellement enthousiasmé par ce spectacle qu’il a voulu que son inventeur Eugène Hénard l’installe à Grévin à la fin de l’exposition. Il a été entièrement rénové à l’occasion de son centenaire en 2006 en intégrant la technologie de pointe aux décors anciens avec des effets visuels et sonores renforcés.
Ce spectacle en continu basé sur 3 changements de décors éblouissants, mène le spectateur d’un temple hindou envoûtant à une jungle inquiétante jusqu’aux ors fastueux du Palais des Milles et une nuits.
A la fois pâtisserie, chocolaterie, salon de thé et même restaurant, il a conservé l'enseigne de la Tour des Délices dont certains d'entre vous se souviennent peut-être. Il s'appelait dans des temps encore plus lointains les Deux Polonaises. L'endroit est hors du temps et je ne m'étonne pas que Marcel Proust aimait y écrire, même si, à son époque cette tapisserie n'était pas encore accrochée.
Moi qui suis une gourmande de Mont Blanc je peux certifier la légèreté de celui de cette maison. Sa recette est bien supérieure à celle d'un salon de thé de la rue de Rivoli qui a bâti sa réputation sur ce dessert, suivez mon regard ...
Le chef a suivi un stage chez Valrhona et ses créations sont tout simplement sublimes. Ne serait-ce que la tarte au chocolat blond, avec le Dulcey que j'ai découvert au dernier Salon du chocolat.
Je n'ai pas tout testé mais je crois sur parole ceux qui me disent que les viennoiseries sont "à tomber par terre" et qu'un petit déjeuner y est divin, servi avec des confitures maison. L'hiver on peut goûter un chocolat viennois, maison bien entendu, et la queue se forme dans le passage. Une chance qu'il soit abrité.
Les thés Dammann sont préparés en théière de fonte. Des boissons fraiches sont également proposées comme un Citrus désaltérant combinant citron cuit, vanille et cannelle.
C'est une excellente adresse à noter, à qui je ne fais qu'un reproche : de fermer à l'heure du dîner.
Le Musée Grévin, comme le Valentin participent à l'opération "Promenons-nous sur les Grands Boulevards" qui ouvre droit à des tarifs préférentiels.
Le Musée Grévin propose dans ce cadre du Pass une réduction de 15%. Le Valentin annonce une note diminuée de 10%.
Autres articles autour des Grands Boulevards :La visite du Musée Gourmand du chocolatLe Grand Rex et les Etoiles du Rex
La Tour Jean sans Peur et 4 Roues sous 1 ParapluieLe roman de Tonie Behar Grands Boulevards chez JC Lattès, paru en juin 2013
Musée Grévin, 10, boulevard Montmartre, 75009 Paris, tel 01 47 70 96 32
www.grevin-paris.com
Le Valentin, 30 passage Jouffroy, 75009 Paris, tel 01 47 70 88 50
Du mardi au samedi de 8 h 30 à 19 h 30 et le dimanche de 9 h 30 à 19 h 30
Ouverte aussi le lundi en hiver
www.le-valentin.fr