Le métro parisien est mieux que le métro lyonnais. Pas parce qu’il sent meilleur, est habité de clodos moins crades, a des rames plus neuves, non il est mieux parce que la musique peut parfois y être très bonne. La Lyonnaise que je suis jalouse cet aspect du métro parisien… A Lyon nous n’avons que des accordéons pourris ou des musiques d’ascenseur alors que vous à Paris, vous avez des types comme Benjamin Clementine pour vous accompagner les larmes aux yeux le temps d’une course dans un couloir.
Ce jeune londonien d’origine ghanéenne de 24 ans, établi à Paris depuis 2 ans, fut effectivement découvert dans le métro parisien, guitare à la main à l’époque, si on se fie aux vidéos d’amateurs postées sur youtube. Il y chante du Bob Marley, du Sam Cooke, et je confirme que partager la rame de ce superbe gars à la voix grave, moitié soul moitié opéra, devait effectivement être un instant à figer sur son smartphone. Aujourd’hui c’est derrière un piano aux mélodies dramatiques qu’on le retrouve sur un EP de 3 titres qui n’est qu’une toute petite mise-en-bouche en attendant un album complet en 2014. Son style est absolument singulier, sa voix un instrument aux multiples facettes, l’émotion qui s’en dégage est exacerbée. Il y a une rage incroyable dans la gorge de ce garçon et pourtant on n’a envie de le prendre dans ses bras pour l’apaiser… L’alchimie entre ses lyrics, son piano et les différents univers qui l’habitent vous prend forcément aux tripes. France Inter lui a déjà consacré un Grand Live, Barclay vient de le signer, inutile de vous dire que ce n’est que le début de l’histoire…