La Société catégorise avec bêtise, l'arrogance et le faux savoir des historiens de l'art en France...

Publié le 29 juin 2013 par Philippejandrok

Le drame de notre société est bien de vivre dans des compartiments de qualité et d’opinons, je m’explique : la société nous pousse à épouser des professions, l’un sera maçon, l’autre architecte, médecin, ingénieur, historien, journaliste… En dehors de ces spécialisations point de salut, chacun est considéré comme appartenant à une famille professionnelle, ainsi sans se connaître, on se donne le « tu » parce que l’on est égal et on est incapable de faire autre chose de ce pourquoi on a été prévu, une aberration de l’intellectualité dans une société castratrice.

Un architecte ne peut être qu’un architecte, un enseignant rien d’autre et ainsi de suite, pourtant, c’est absolument contre nature, pourquoi un maçon ne pourrait-il pas être architecte et ingénieur ? Il connaît le fondement d’une bâtisse, la façon de la faire tenir et de la structurer. Louis Jouvet était bien pharmacien et pourtant, c'est l'un des plus grands acteurs français du XXe siècle.

A Rome, les architectes faisaient construire par les maçons et les ouvriers des bâtiments d’habitation sans la moindre fondation, les bâtiments s’écroulaient régulièrement dans la Rome Antique, parce que ces architectes n’avaient pas la moindre idée d’un fondement de construction, sans doute des maçons, des ouvriers spécialisés avaient du donner leur avis, mais à Rome, ce que disait un noble, un aristocrate, un être appartenant à une classe supérieure prévalait sur tout. Ce type d’imbécillité a été conservé jusqu’à nos jours, pire, il s’est institutionnalisé. Cela ne remet pas en cause le nombre de constructions faîtes par les romains dans le monde antique et qui sont parvenues jusqu'à nous.

Aujourd’hui, on existe par le diplôme que l’on a passé et on ne reconnaît aucun autre talent, ni capacité, et si l’on ne correspond pas à une case, c’est bien le rôle de l’expert, mais n’importe qui peut prétendre appliquer une plaque d’expert sur sa porte ; le psychologue est le spécialiste de la pensée humaine qui est le seul capable d’analyser une situation parce qu’il a passé des diplômes, éloignant de la sorte toute personne capable d’analyser une situation avec intelligence sans être influencée par des lectures et des cas, une autre aberration, mais cela ne veut aps dire qu'ils sont tous incompétents, loin de là, mais il ya les bons et beaucoup de mauvais.

Or, tout le monde est capable de passer des diplômes, il suffit de répondre à la question posée par rapport à une leçon apprise par cœur. Ce système de sanction et d’obtention a créé une majorité d’imbéciles sans intelligence aux titres ronflants et à la sphère d’action considérable.

Ces mêmes imbéciles qui dénient à tout autre personne capable n’ayant pas passé de diplômes et qui les surpassent, d’exercer, de pratiquer, de s’exprimer, c’est le grand malheur de la pensée unique française, à l’opposé, c’est le grand pouvoir de l’Amérique qui donne sa chance à l’ambitieux.

J’ai la chance de connaître un maçon, tout à fait capable de remplir la condition d’architecte, pourtant il n’en n’a pas le droit, je suis moi-même, historien de l’art, plasticien, art designer, rédacteur… et je n’ai pas le droit d’être journaliste sans diplôme, comme si les premiers journalistes avaient un diplôme…

Notre société se plait à sanctionner et à catégoriser, mais dans la Grèce Antique, un prince grec était aussi un paysan ou un berger, Paris, prince de Troie, fils cadet de Priam, était un berger tout autant que prince, Ulysse, dont la série sur Arte le montre tel qu’il fut, un être violent, paranoïaque, sans pitié, était un guerrier sanguinaire qui devait également connaître le travail de la terre. La Grèce ne pouvait se contenter de catégoriser les genres, car la vie était trop difficile, on devait avoir de nombreuses cordes à son arc pour survivre.

Aujourd’hui, on est une chose et on le reste jusqu’à la fin de sa vie, c’est, d’une sinistre imbécillité. Même le peintre Rubens en Flandre était à la fois peintre et ambassadeur, le passé nous prouve combien l’esprit d’ouverture prévalait sur la bêtise actuelle. on a accordé à Picasso le génie de savoir tout faire mais on le refuse à tous les autres artistes, mais en quel honneur, qui décide ?

Combien de fois me suis-je personnellement heurté à la bêtise de décideurs qui voyant la variété de mon travail considéraient que je n'étais pas sérieux, alors que je refusais de m'enfermer dans une création unique, qui rassure l'acheteur, le spéculateur qui fait de faux artistes, des légendes. Dans ce cas, selon cette même analyse, Léonard n'est pas, ne peut pas être un artiste, alors qu'ils tueraient père et mère pour posséder une esquisse du maître, quelle bande d'hypocrites incapables et ce sont ceux-là qui nous jugent et qui font de l'art une expression médiocre parce qu'ils la tuent dans l'oeuf, ces mêmes qui prétendent qu'il n'y a plus d'art en France, c'est normal, ils l'assassinent.

L’homme de Vitruve de Léonard montre à quel point il est multiple, capable de tout, l’homme est un être universel capable de penser, de faire, de construire et bien sûr, de détruire, il est un et tout à la fois, alors notre homme du XXIe siècle n’est qu’un et incapable d’être un autre, on diminue volontairement ses capacités pour le rendre incapable.

Comment dans la nature cet homme pourrait-il survivre s’il n’a développé qu’un unique aspect de son intelligence ?

Lâchez un maçon et un intellectuel dans une forêt lequel sera capable de se construire un abri pour survivre ?

L’intellectuel peu habile de ses mains sera inutile et perdu, est-ce donc cette société que nous souhaitons, mais c’est celle que nous faisons, lorsque nous constatons avec horreur qu’un avocat demande à son client entre 250  et 500 euros de l’heure pour un conseil, souvent mauvais, et que le maçon-carreleur qui lui fait sa salle de bain en demande 10 fois moins ? Qu’est-ce qui justifie le salaire de cet avocat ?

Qu’est-ce qui justifie le maigre salaire d’un artisan avec une expérience qui n’a pas de prix ?

Les années d’études à rentabiliser ?

Oui c’est cela, justifier l’incompétence par le nombre d’années d’études, cela étant dit si tous les diplômés étaient talentueux cela se sentirait au cœur même de notre société, notre monde ne serait pas en crise, car ce sont bien les hommes diplômés qui ont fait de notre société une aberration, et ce sont les mêmes qui nous gouvernent avec la même incompétence depuis des lustres, l’Université et les grandes écoles, c’est la fabrique des imbéciles au service du pouvoir.

Notre société se trompe de chemin et les valeurs sont inversées les professions intellectuelles ne valent pas mieux que les professions manuelles, aujourd’hui en France, on ne trouve plus de plâtrier parce que pendant des années les intellectuels ont prétendu que c’était un travail d’imbécile, des « imbéciles » qui ont laissé à travers les siècles les témoignages d’un savoir faire d’exception qui s’est aujourd’hui perdu, bravo les intellos, quelle réussite, quelle intelligence.

Plus aucun plâtrier n’est aujourd’hui capable de tirer un mur en plâtre, non, ils sont devenus plaquistes, ils posent des rails métalliques, ou collent des plaques de plâtre de 13mm, plus rapide, pas de temps de séchage, mais cette plaque se perce d’un coup de point, elle n’aura jamais la résistance d’un mur en plâtre, un matériel exceptionnel qui a franchit les siècles sans encombre, nous avons à Strasbourg, dans le Musée du Moulage, les fresques du Parthénon en plâtre datant de l’époque (2500 ans), on ne peut pas en dire autant de certains bâtiments en pierre.

Mais enfin, c’est le progrès…

Dans le même ordre d’idée, j’aimerais vous faire part de cet achat que j’ai fait dans une petite librairie, un livre d’art sur « La beauté, les cent énigmes de la peinture » Tome II, chez Hazan. Je dois avouer que j’étais hésitant, car, par expérience, les publications d’histoire de l’art sont souvent de médiocre qualité quand au contenu intellectuel, on perçoit la faiblesse et le résonnement poussé par une intellectualité fantasmagorique, et oui, le fantasme des intellectuels expliquant la matière qu’ils sont incapables d’atteindre, frustrés dans leur chair d’être eux-mêmes chassés par les arts car leurs doigts malhabiles sont incapables de dresser une courbe, un dessin, une toile.

A la caisse je me suis laissé aller à dire :

-       - celui-là je le prends par curiosité.

-       - Mais enfin Monsieur, c’est un Hazan.

-       - Oh vous savez, ça ne veut rien dire, enfin, on verra.

Et j’ai vu, j’ai d’abord hésité avant de l’ouvrir, instinctivement j’avais un doute, puis je me suis lancé et l’ai ouvert au hasard :

-       - Tiens, Guido Reni… L’enlèvement d’Hélène (1631)

j’étais heureux de retrouver le Guide, que j’avais suivi au long de mes études et de mes visites dans les musées du monde, j’avais l’habitude de m’imprégner des toiles et de connaître les sujets iconographiques, depuis l’enfance j’étais passionné par l’antiquité et les dieux antiques, par l’Iliade et l’Odyssée, j’avais donc intégré ces récits qui avaient bercés mon imaginaire, au point d’avoir écrit de longs textes en hommage à notre histoire commune, car ces aventures appartiennent à tous.

Je commence donc à lire l’explication de « l’énigme de la beauté », déjà ça commence mal, l’auteur se met à parler du concours de Miss Univers de 1952, je ne vois pas le rapport car les canons de la beauté Grecque au temps de Paris, ne sont pas les mêmes qu’au XVIIe siècle et encore moins de ceux du XXe siècle, mais ce n’est que le début l’auteur nous parle de splendeur, sans dire qu’Hélène fille de Zeus et de Léda était d’une beauté exceptionnelle au point d’avoir eu, selon la légende Grecque 5 maris, dont Thésée, Ménélas, Pâris, Achille, Déïphobe, c’est dire qu’elle n’était pas une sainte d’autant qu’avant de suivre Paris elle avait donné à Ménélas une fille, Hermione.

Hélène a donc fui avec Paris dont la beauté était également chantée dans toute la Grèce, et que l’on savait l’un des plus grands séducteurs du monde antique, Paris était même présumé spécialisé dans la séduction des femmes mariées, sorte d’Apollon volage et volubile, mais il faut axer l’enlèvement d’Hélène sous le signe de la magie, car Paris ayant offert la pomme d’Or à Aphrodite la couronnant plus belle déesse du Panthéon Olympien, qui lui avait promis en échange la plus belle femme humaine, celle qui lui ressemblait le plus, soit Hélène de Sparte. Hélène est donc envouté par la déesse de l’amour pour tomber passionnément amoureuse de Paris, il ne s’agit donc pas véritablement d’un enlèvement mais d’un stratagème des dieux qui se jouent à nouveau des humains pour se distraire.

Puis, l’auteur de la note nous dit « Pour récupérer son bien, Ménélas enclenche la campagne des Grecs contre les Troyens… » Hélène n’est pas un bien, c’est une princesse, Ménélas roi de Spartes n’avait pas ce pouvoir et personne ne l’aurait suivi, il vint supplier son frère Agamemnon d’entrer en guerre contre Troie, celui-ci usa de ce prétexte pour attaquer la cité imprenable qu’il convoitait depuis longtemps et pour asseoir son autorité sur toute la Grèce. Donc, il semble que l’auteur ait de sérieuses lacunes en histoire et déblatère ses faibles analyses pour influencer un lecteur qui n’a pas eu la chance d’étudier en le forçant à croire des bêtises et en les prenant pour vraies. Ensuite, l’auteur déblatère un nombre d’inepties à faire pâlir et montre combien celui-ci méconnait l’histoire autant que les femmes.

Pourtant le tableau indique lui-même l’amour qui possède Hélène avec les deux Angelots, dont Cupidon avec son arc et son carquois, représentant d’Aphrodite, qui porte notre regard sur la droite, vers Hélène, alors que dans la partie supérieure, un angelot indique la direction de la mer sur la gauche, donc de l’évasion, de l’avenir, de l’amour et de la guerre de Troie. La plume même du chapeau d’un courtisant indique cette direction que suit Hélène comme envouté par la beauté du jeune Paris. J’arrête ici, car d’explication valable, nous n’en n’avons eu aucune et pourtant, le rédacteur de cette note est un historien de l’art diplômé, est-ce le diplôme qui rend idiot ou est-ce l’apothéose de l’idiot diplômé ?

Déjà, je sens que ce livre en dehors des illustrations de qualité n’est qu’un ramassis de prétentions insupportables, allez, je jette un regard sur Rubens, le portrait d’Hélène Fourment, seconde femme de Rubens qui la représente dans  « La petite pelisse ».

Mais qu’avons nous à dire sur le portrait de cette femme qu’aimait Rubens et qui nous fait partager son amour, sommes nous incapables d’avoir de la pudeur et de laisser au peintre le plaisir de représenter la femme qu’il aime autant qu’il la désire. Et bien non, pour justifier une connaissance acquise dans la recherche, l’historienne de l’art nous fait comprendre qu’Hélène Fourment est une sorte d’idiote qui est indigne des grandes cours et que c’est pour cette raison qu’elle pose ainsi devant Rubens.

C’est méconnaître les peintres et les us et coutumes des temps passés. Au XVIIe siècle les femmes n’avaient pas encore acquis cette liberté dont elles jouissent aujourd’hui, et elles devaient obéir aux hommes qui étaient la seule autorité légale. Or, si Rubens exigeait de sa femme qu’elle pose pour lui, elle posait sans discuter, d’autres parts, le peintre flamand nous livre ici un aspect de son intimité et non pas : « une créature hybride…concentré de blondeur solaire et d’obscurité… »

Allô, Allô, y’a quelqu’un ? « Une beauté animale » analogie infantile, parce qu’elle porte une pelisse ? C’est tellement facile, donc toutes les femmes en fourrure seraient des « beautés animales » ? C’est mépriser la beauté naturelle d’une femme pour l’aimer en une autre. Non mais il faut arrêter la fumette, l’opium où je ne sais quoi, parce que franchement, pour dire n’importe quoi les historiens de l’art sont les champions du monde en se laissant aller à des spéculations infantiles de frustrées sexuelles qui rêvent d’être la muse d’un peintre qui la peint autant qu’il la baise, pardonnez-moi cette trivialité mais il faut appeler un chat un chat et cesser de poétiser de bêtise en se prenant pour plus intelligent que l’on est…

J’ai fermé le livre, après jeté un dernier coup d’œil à « la femme à la puce » de  George de LaTour, à nouveau un ramassis de conneries, cette femme n’est pas belle, elle n’a pas de poitrine, les tétons sont inexistants et loin d’exprimer l’amour, son ventre gros, pend sur ses cuisses, sa chemise de nuit est d’un blanc sale, enfin, ou est la représentation de la beauté féminine dans ce tableau ? Alors que la note parle de puce, de morpions, de parasites, parce qu’il n’y a rien d’autre à dire, faut-il absolument écrire quelque chose pour imprimer sa propre pensée à la peinture ? Le spectateur ne peut-il lui-même se faire sa propre opinion, n'a-t-il donc aucune compétence pour accéder à la peinture ? Non, c'est chasse gardée des historiens de l'art, encore une autre aberration de notre société. L'Art appartient à tous et chacun peut analyser à sa guise ce qu'il voit sans avoir besoin d'un tiers qui se livre à des explications et des descriptions que n'importe quel regard peut avoir.

 Les historiens de l’art sont des usurpateurs et des voleurs, ils pillent la création des artistes pour se les attribuer, pour devenir les seuls représentants spécialistes de la pensée unique d’une création, prendre ainsi en otage la création est une honte et elle nous est imposé par une intelligentsia aussi médiocre qu’elle est bête et insupportable, en se plaçant au dessus de la masse. Il y a 15 jours, je regardai dans la nuit une émission sur Manet, un conservateur, historien de l’art, se laissait aller à déblatérer des insanités intellectuelles, ses fantasmes et analyses personnelles qu’il appliquait sur l’Olympia, puis sur le Torero mort, j’étais heureux de retrouver Manet, mais j’ai zappé, car c’était vraiment trop insupportable d’entendre de telles paroles arrogantes salir la mémoire d’un peintre qui méprisait l’autorité du savoir, d’écouter l’autre se branler intellectuellement et se prendre pour un poète, Mallarmé doit se retourner dans sa tombe, sans parler de Zola.

Les intellectuels sont en grande majorité des usurpateurs habitués à prétendre avoir de l’esprit alors que l’esprit disparaît avec la culture et que de culture nous n’avons plus rien, on enseigne plus les classiques qui barbent les enfants, incapables de s’exprimer dans un beau langage, dans un français châtié et c’est normal s’ils lisent parfois ce type de commentaire sur la peinture classique, il y a de quoi être dégouté.

Quand on est peintre soi-même, on établi un lien unique avec les artistes du passé et à venir que les historiens ne peuvent comprendre car ils ne peignent pas, ils ne savent rien de la peinture, ils sont dans l’intellectualité de la matière, mais la matière se touche, se ressent et comment peuvent-ils, eux, en costume trois pièces, prisonniers de leurs propres idées, de leur propre éducation, eux qui prennent en otage les peintres contemporains en faisant l’art de demain, en pratiquant des sélections commerciales plus qu’artistiques, ils sont devenus les papes de l’art et les empereurs de la mauvaise foi en décidant qui sera, ou qui ne sera pas, eux les incompétents de l’art au service de l’économie et non plus de la culture, mais que voulez-vous, nous vivons une époque formidiable…