Elle m’a invitée à son mariage, un mariage à la campagne, un mariage bucolique et intercontinental.
Elle m’a invitée à son mariage, et spontanément j’ai opté pour la simplicité d’une robe noire monacale démentie par un décolleté qui s’en laisse compter, trahie par les envolées de voiles tour à tour épousant le corps et le dévoilant au gré des rafales. Et puis un head band en tulle rebrodé, et des sandales de nonne. Pas de bijoux ou des bracelets en argent, lourds et ethniques, je déciderai dans une impulsion de l’évidence, au moment du départ.
Elle m’a invitée, et puis a précisé qu’elle souhaitait que j’assure le reportage photographique. Et là, ouille, merde, comment dire. Angoisse.
Parce que moi je suis celle qui photographie les robinets, les pigeons, les sourires, les abandons, l’incongru, le déplacé, ce que les autres ne voient pas, l’ordinaire sous un autre angle. Moi je vais chercher la beauté dans le creux d’une épaule, la fossette de la jour d’un enfant.
Alors je m’en suis retournée vers elle, je lui ai dit ne pas savoir faire du conventionnel, de l’attendu. Elle a souri, et m’a répondu je sais, je sais et c’est ce qui me plait, ce que je veux.
Alors, aujourd’hui je vais à son mariage. La mariée sera belle, la fête réussie, et moi … j’angoisse …
Classé dans:humeur