Comme d’habitude cette chanson de Vassia Oblomov demande un certain nombre de précisions.
Tout le monde imagine sans difficulté la place que les chemins de fer occupent dans la culture russe. Le transsibérien, bien sûr, mais pas seulement. Les distances dans le pays sont très grandes et on les parcourt en chemin de fer. Plusieurs types de wagons existent pour les longs trajets de plusieurs jours, le plus économique est le plazkart, un wagon ouvert dans lequel il y a de nombreuses couchettes mais sans aucune fermeture. Il est ouvert à tous les bruits et toutes les odeurs. Un peu plus cher on trouve les « coupés », là les couchettes dans des compartiments. Le confort est plus grand, mais ce n’est pas forcément plus agréable pour peu que vous ayez dans votre compartiment des personnes « inadéquates » ou que les toilettes au bout du couloir sentent mauvais, qu’il fasse très chaud, que vos compagnons de voyage bavardent toute la nuit, écoutent des chansons innommables sur un petit poste décrépit…
Vassia imagine que le président emprunte le train et connaisse les difficultés que peuvent être celles du voyageur malchanceux.
Le président de RGD, la société russe des chemins de fer, un voisin et ami de Vladimir Poutine de très longue date, s’est retrouvé au centre de l’actualité des dernières semaines. D’abord pour les photos de sa « modeste Datcha » dont le coût est cinquante fois supérieur à ses revenus annuels. Officiellement le problème n’existe pas, ce n’est qu’une modeste datcha, mais dans les faits tout le monde s’extasie sur sa décoration intérieure de très grand luxe.
Ensuite pour avoir démissionné puis ne pas démissionner. En effet le 19 juin, les médias russes ont reçu un communiqué de presse soit disant émanant du service de Presse du premier ministre annonçant accepter la démission de Vladimir Yakounine de la présidence de RGD. C’était un faux très bien imité mais le service de presse n’a pas immédiatement démenti, l’intéressé non plus. Si bien que pendant un certain temps le doute était permis. Officiellement ce sont des Hackers ont mené cette opération. Une enquête est en cours mais on ne connaîtra peut être jamais les commanditaires, des ennemis? des amis? Yakounine interrogé sur les conséquences de cette affaire a déclaré qu’il avait avait passé un moment avec Vladimir Poutine attablé autour d’un coq de bruyère et que le président prenait ça sur le ton de la plaisanterie. La petite phrase, le détail du menu présidentiel est restée dans les esprits.
Enfin Le renard stupéfait est une oeuvre d’une artiste britannique qui a été détournée et déclinée par l’internet russe. C’est de l’humour, un peu particulier.
Я хочу, чтобы Путин сел в поезд,
Минуя бомжей и вокзал.
Купейное нижнее место
Заблаговременно взял.
Хочу, чтобы он был голодный,
И чтобы хотелось пить,
Хочу, чтоб наивно рассчитывал
В дороге продуктов купить.
Хочу, чтоб курили в вагоне,
И чтоб был закрыт туалет,
Чтоб белье постирали вроде –
А на самом же деле нет.
И чтобы воняло куревом,
Воняло на весь вагон,
Чтоб Путин стоял у сортира,
И ждал, что откроется он.
И не было чтоб ресторана-
вагона в поезде том,
Чтоб Путин, узнав, удивился,
И чтобы вдруг сел «айфон».
Хочу, чтобы было душно,
И окна закрыты в купе.
Чтоб Путину было грустно
Ехать в таком дерьме.
Хочу чтобы за окном поезда
Были косые дома,
Стояли подростки с пивом,
Мелькнула разок тюрьма,
На станциях – нефть в цистернах…
Чтоб, скрючившись, словно дед,
Путин мечтал о продуктах,
Которых в продаже нет.
Чтоб предлагали цыгане
Купить по-дешевке планшет.
Чтобы хотелось к Якунину
На дачу, которой нет.
Хочу, чтобы думал Путин,
Что в поезде едет зря,
Что лучше бы вместо этого
С друзьями поел глухаря.
Хочу чтобы дрались по-пьяни
В четвертом купе дембеля,
И чтоб ожидал Володя
Помощи от проводника.
Хочу, чтобы ждал, волнуясь,
Когда же придут менты,
Хочу, чтобы не дождался.
Хочу, чтоб хотел он воды,
Хочу, чтобы двери хлопали,
Скрипело чтоб сильно в купе,
Хочу, чтобы плохо спалось ему,
Потел чтобы путин во сне.
Чтобы приснился внезапно
Начальник железных дорог,
Чтоб кто-то пытался уволить его
И чтобы в итоге не смог.
Начальник ЖД, улыбаясь,
Во сне чтобы Путину пел
О том, как усердно работал
И как все невзгоды терпел.
Но кто добивался отставки?
Кто же вмешался вдруг?
Может быть, это хакеры?
А может быть, близкий друг?
А может быть, это Америка,
Сирийский припомнив вопрос?
А может быть, «Почта России»?
Упоротый «единорос»?
А может, какой-то министр
Пытался поуправлять?
В общем, чтоб эта история мутная
Мешала Путину спать.
Хочу чтобы утром включилось
Как бы само собой
Радио страшных песен,
И чтоб вновь продолжился бой.
Хочу, чтоб хотел по большому,
Чтобы хотел – и не мог
Потому что в сортире открыто,
Но кто-то сломал замок.
Хочу, чтоб считал минуты,
Когда же приедет уже
Нефирменный поезд на станцию.
Хочу чтобы внеглеже
Ходил по вагону ребенок,
Вдыхая вонючий смрад,
Ходил чтоб и всем улыбался,
И был даже Путину рад.
Хочу, чтобы ехал Путин
В поезде том по стране.
Хочу чтобы думал Путин,
В каком он едет говне.
Je veux que Poutine a prenne le trainPassant les SDF et la gare.
Dans un compartiment, la couchette du bas
Et qu’elle soit déjà prise.
Je veux qu’il ait faim,
Et qu’il ait soif
Je veux qu’il compte naïvement
Acheter de la nourriture sur le chemin.
Je veux qu’il y ait des fumeurs dans sa voiture,
Et que les toilettes soient fermées,
Pour genre laver un peu les sous-vêtements-
Mais en fait, non.
Et que ça pue la fumée de cigarette,
Que toute la voiture pue,
Que Poutine soit debout devant les chiottes,
Et attende qu’elles s’ouvrent.
Et il n’y ait pas de wagon restaurant-
dans le train
Que Poutine, l’apprenant soit étonné
Et que soudain il mange un « iPhone ».
Je veux qu’il fasse une chaleur étouffante,
Et que les fenêtres soient fermées dans le compartiment.
Que Poutine soit triste
De faire le voyage dans une telle merde.
Je veux que par la fenêtre
On voit des maisons de travers
Soient plantés des adolescents avec de la bière,
Qu’à moment donné apparaisse une prison,
Dans les gares – du pétrole dans des citernes …
Qu’il se recroqueville comme un grand-père,
Que Poutine rêve de victuailles,
Qui ne soient pas en vente.
Que des tsiganes lui propose
D’acheter une tablette pas chère.
Qu’il veuille rendre visite à Yakounine
A sa datcha qui n’existe pas.
Je voudrais que Poutine pense
Alors que le train roule pour rien,
Que ce serait mieux
De se manger un coq de Bruyère avec ses amis.
Je veux me battre en état d’ébriété
Dans le quatrième compartiment de soldats démobilisés,
Et que Volodia attende
Avec l’aide du chef de wagon.
Je veux qu’il attende avec inquiétude
Que les flics viennent,
Je veux qu’il n’attende pas jusqu’au bout.
Je veux qu’il veuille de l’eau,
Je veux qu’il claque la porte,
Que ça grince fortement dans le compartiment,
Je veux qu’il doive mal dormir,
Que Poutine soit en sueur quand il rêve.
Qu’il se rêve subitement
Chef des chemins de fer,
Que quelqu’un essaye de le congédier
Et qu’en fin de compte qu’il n’ait pas pu.
Le chef des chemins de fer, souriant,
Rêvait qu’il chantait à Poutine
Combien il travaillait avec zèle
Et comment il endurait toutes les infortunes.
Mais qui a demandé la démission?
Qui est soudainement intervenu?
Peut-être que ce sont les Hackers?
Ou peut-être un ami proche?
Et peut-être que c’est l’Amérique,
S’étant rappelé la question Syrienne?
Ou peut-être «La poste Russe»?
Le «parti Russie unie» stupéfait?
Et peut-être un ministre
A essayé un peu de diriger?
Et dans l’ensemble, que cette histoire trouble
Empêche Poutine de dormir.
Je veux le matin se mette en route
Comme qui dirait tout seul
Le poste de radio d’épouvantables chansons
Et qu’une fois de plus continue la lutte.
Je veux, qui veuille beaucoup,
Qu’il veuille mais qu’il ne puisse pas
Parce que les toilettes sont ouvertes
Mais quelqu’un a cassé la serrure.
Je veux qu’il compte une minute,
Quand arrive déjà en gare
Un train omnibus.
Je veux qu’en petite tenue
Se ballade dans le wagon un gamin,
Inhalant une puanteur infecte,
Qu’il se promène et sourie à tout le monde,
Et qu’il soit même heureux de voir Poutine.
Je veux que Poutine prenne
Le train est à travers le pays.
Je voudrais que Poutine pense à
Dans merde il voyage.