Magazine Culture

Parents… Vous l’avez voulu, vous l’avez.

Publié le 28 juin 2013 par Nasakenai

Vous connaissez ma condition de non-parent. Je suis "non-mère". Donc je n’y connais rien, on sait.

Toutefois, voyez-vous, j’ai un passé. Un passé où, bizarrement, j’étais un enfant. C’est un peu loin dans le temps, certes. J’étais un enfant avec un père et une mère. Mais pas ensemble. Je n’ai aucun souvenir de mes parents en tant que couple car un intrus est venu perturber cette période alors que je n’étais pas en âge d’avoir des souvenirs durables. Dès lors, certes, je ne regrette pas, puisque je ne connais pas.

J’ai tout vécu. Garde partagée, week-ends un peu chez papa, un peu chez maman, beaucoup chez mamie, autant chez marraine, et des vacances avec parrain/pépé/Michel/quelqu’un d’autre. Demi-soeur, soeur par alliance, frère de rien, re-divorce. Belle-mère odieuse, "ta mère la pute", "pas ma fille", "t’es pas ma mère". BREF. L’enfance, quoi. Pas rêvée, mais comme ça. J’ai grandi. Je suis la force incarnée et un égo surdimensionné. Mais j’ai des failles.

J’en ai une, et pas des moindres. Mon père. Mon père, mon héros. Ma vie. Je ne lui vois aucun défaut, je lui vois des qualités qu’il n’a pas, j’ai l’impression de le comprendre même quand il ne me dit rien, et que peut-être je me fourvoie. Mon père, c’est le plus fort. Que ce soit vrai ou non. D’ailleurs c’est pas vrai. C’est de lui que je tiens toutes les failles dans ma carapace.

J’ai des forces, aussi. Ma mère. J’ai une relation plus réaliste avec ma mère. Je VOIS ma mère, je la lis. Je vois même au-delà et au travers, je la connais parfaitement. Ma mère, c’est la plus forte. Et là c’est vrai. C’est d’elle que je tiens ma carapace.

On m’a volé mon père pendant trois ans. Conflit, procès, pension alimentaire, chantage, insultes, belle-mère. L’adolescence. J’ai mis dix ans à m’en remettre. Pendant ces dix ans j’ai appris à évoluer sans jamais avoir besoin de personne, en prenant toutes les précautions nécessaires. Si tu pars, je peux vivre, car je n’ai pas besoin de toi. Papa.

C’est de la couille. Aujourd’hui, à nouveau, mes parents son amis. Aujourd’hui on a des fêtes de famille tous ensemble, avec papa, maman, nouveaux époux, demi-soeurs, amis, chiens et chats. On ne s’engueule pas. Et moi je peux compter sur ma famille, et ils peuvent compter sur moi. Le clivage est tombé, il n’y a plus d’une semaine sur deux. J’ai 32 ans, et je suis contente d’avoir secrètement une photo de mes parents ensemble.

Je dis ça parce qu’autour de moi il y a des parents. Des vrais parents, des gens qui s’y connaissent. Des gens qui ont un bébé, mais qui ne veulent plus se parler. Des gens qui ne parviennent pas à s’entendre, des gens qui vivent leur conflit sans voir ce qui va se passer. Des gens que j’aime qui font n’importe quoi, alors je peux me permettre de dire: vous êtes des cons. Tous les deux. Un jour vous vous êtes choisis, pour être ensemble. On fait tous des erreurs. C’était peut-être une erreur. Dans l’absolu vous auriez pu l’oublier et refaire votre vie en classant ça au rang des souvenirs un peu chiants. Mais en réalité vous ne pouvez pas, parce que vous avez fait un enfant. Ce qui fait de vous les deux membres principaux d’une même famille, celle de votre enfant. Alors de grâce, bordel de merde, sauvez-lui la vie. Vous ne savez pas ce que vous faites. Elle vous en voudra, un jour, à tous les deux. Peu importe les torts et leur répartition. Vous êtes actuellement coupables d’égoïsme.

Cherchez dans votre tête l’enfant que vous étiez et demandez-lui s’il n’aimerait pas une vie paisible et de bonnes relations familiales. Je pense qu’il vous répondra.



Retour à La Une de Logo Paperblog