De plus en plus d'applications civiques fleurissent. Les citoyens améliorent leur quotidien grâce aux informations qu'ils partagent avec leur municipalité. Petite perspective de ces plateformes.
Parce qu'écrire au maire et ses adjoints pour se plaindre d'une nuisance, c'est dépassé, des applications volent au secours des citoyens qui souhaitent s'impliquer dans la vie de leur cité. Les villes de France se mettent à l'ouvrage ! Poitiers possède ainsi sa propre application permettant aux citoyens de faire le point sur les sorties culturelles, les actualités de la commune mais aussi de signaler aux agents de la ville un problème de voirie ou des dégâts. Même topo à Limours-en-Hurepoix, dans l'Essonne. L'application mise en place par la municipalité permet d'effectuer des démarches administratives, de prendre rendez-vous avec un élu mais aussi et surtout de demander l'intervention des services compétents pour régler des problèmes de voirie, d'éclairage public et de propreté. Le citoyen peut de plus joindre des photos ou se géolocaliser pour permettre aux équipes municipales de se rendre compte de l'étendue des dégâts. Autre projet, celui lancé par le service de communication La Netscouade. Baptisée Beecitiz, l'application est à la disposition des mairies et ses administrés à partir de 150 euros par mois. Outil de gestion de requêtes des citoyens, Beecitiz est actuellement utilisé par les mairies de Mérignac, Courcelles-Lès-Lens et du quatrième arrondissement de Paris.
La Belgique surfe aussi sur cette tendance puisque l'application Betterstreet, issue de l'incubateur de startups Nest'Up, facilite la communication entre citoyens et communes. Dépôts clandestins d'ordures, trottoirs en mauvais état, les citoyens belges ne laissent rien passer! L'abonnement, pour les communes, se situe aux alentours de 5000 euros dès les 10 000 habitants. Un prix bien plus élevé que celui proposé son concurrent Fix My Street. Il s'agit en réalité d'une initiative de la Région Bruxelles-Capitale à laquelle participent 10 communes-pilotes. Jusqu'à maintenant, plus de 1000 incidents ont été reportés et 443 ont été clôturés. Chez nos voisins espagnols, les villes de Saragosse et Manresa ont elles aussi des applications mobiles et en ligne qui permettent à leurs habitants de prévenir les services de la municipalité lors d'un incident. Partout en Europe, des startups lancent leurs applications sur ce modèle de collaboration participative avec les citoyens.
Le continent américain n'est pas en reste, notamment avec l'initiative de la ville de Boston. Celle-ci a lancé l'application Boston Citizen Connect pour permettre à ces 600 000 habitants de s'investir dans la gestion de leur ville. Washington D.C a également lancé son application baptisée DC 311, pour décharger les centres d'appels de la ville souvent débordés par les plaintes de leurs administrés. Les villes de New York, Philadelphie ou encore Las Vegas ont suivi le mouvement et ont elles aussi intégré l'application 311. Un peu plus au sud, en Amérique Latine et plus précisément au Brésil, c'est l'application MyFunCity qui permet aux habitants de noter les infrastructures de leurs villes. Ils peuvent aussi notifier des problèmes particuliers à leur municipalité et ainsi ouvrir le dialogue avec ces dernières sur les thématiques telles que le logement, la qualité de vie, les transports ou la sécurité. La tendance du citoyen "capteur", comme l'appelle le chercheur Boris Mericskay, de l'Université canadienne de Laval, a gagné de nombreuses villes dans le monde entier. Celle-ci permet aux habitants de participer pleinement à l'édification d'une communauté où il fait bon vivre. Elles sont aussi un bon moyen pour les villes de redorer leur image auprès de leurs administrés qui ne se sentent pas toujours écoutés.